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En séjour privé à Paris, Noël Akossi-Bendjo n’avait pas été prévenu de cette décision, tombée comme un couperet, ce mercredi 1er août. Le conseil des ministres a décidé de « révoquer » le maire du Plateau, une commune d’Abidjan, pour « graves déviations dans sa gestion et faux en écriture publique », a annoncé Sidi Tiémoko Touré, le porte-parole du gouvernement ivoirien. Il n’a pas souhaité préciser quels faits sont reprochés au désormais ex-édile du riche quartier d’affaire du centre d’Abidjan.« Nous sommes dans la stricte application de la loi, il n’y a pas de révocation ciblé », a répondu Sidi Tiémoko Touré aux journalistes qui s’interrogeaient sur la légalité du renvoi d’un élu. Il a ajouté qu’aucun mandat d’arrêt n’avait pour l’heure était délivré.
Soupçons de règlements de compte politique
Décision légaliste ou punition politique ? Cette annonce a immédiatement fait surgir des soupçons de règlements de compte. Figure du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Noël Akossi-Bendjo ne se cache pas d’être l’un des plus fervents opposants au parti unifié, créé au forceps par Alassane Ouattara, le mois dernier.
Le président ivoirien n’a pour l’instant pas réussi à convaincre son allié, Henri Konan Bédié, de rejoindre son projet. Si, officiellement, l’alliance entre le Rassemblement des Républicains (RDR) et le PDCI n’est pas enterrée, ces dissensions créent depuis plusieurs mois de graves tensions au sein de la majorité présidentielle.
Ce n’est pas la première fois qu’un élu est ainsi mis à l’écart par le Conseil des ministres. Il y a un an jour pour jour, Jean-Louis Billon, un autre des tenants de la ligne anti-parti unifié, avait été suspendu de son poste de président du Conseil régional du Hambol.
Candidat à un nouveau mandat
S’il ne souhaitait pas s’exprimer dans l’immédiat, il y a de fortes chances que Noël Akossi-Bendjo poursuivra la bataille politique. Il a déjà annoncé qu’il souhaitait se porter candidat à un nouveau mandat à la tête du Plateau lors des élections municipales du 13 octobre prochain. Il fera notamment face à Fabrice Sawegnon, un influent communiquant à la tête de l’agence Voodoo, très proche d’Alassane Ouattara.