Profession majoritairement féminine, elles sont en première ligne lors des crises sanitaires. Profitons de ce 12 mai 2020, pour rendre hommage aux infirmières et aux infirmiers qui surtout en cette période de la pandémie du Covid-19 sont fortement sollicitées.
Les pionnières
Le XIXème siècle est une époque de forte évolution dans les pratiques médicales. Les travaux de Louis Pasteur, entre autres, dévoilent au monde l’existence des microbes, des virus et autres organismes microscopiques. Les usages médicaux évoluent. Dorénavant, il faudra nettoyer les instruments entre deux opérations ou bien se laver les mains entre deux patients. Les médecins confient aux soignantes des nouvelles tâches, plus techniques. Ces garde-malades étaient depuis le Vème siècle des religieuses bénévoles sans réelle formation. Elles étaient jusqu’alors cantonnées aux soins secondaires.
Florence Nightingale
Issue de la haute société, la Britannique Florence Nightingale souhaite améliorer la prise en charge des malades. Elle devient dès 1844 une militante de l’amélioration des soins dans les infirmeries. Durant la Guerre de Crimée, elle se porte volontaire pour diriger une délégation de soignantes qui rejoindra les zones de combats pour prendre en charge les blessés.
À leur arrivée, elles réorganisent la gestion des patients, imposent des règles élémentaires d’hygiène et ordonne le nettoyage des égouts et ventilations du camp. Le taux de mortalité des blessés diminue alors rapidement. Leurs méthodes vont devenir la nouvelle norme.
Valérie de Gasparin
En Suisse, Valérie de Gasparin s’inquiète de mainmise de la religion sur les soins. Les soignantes sont des religieuses et leurs responsabilités individuelles disparaissent au profit d’une volonté divine. Elles ne sont d’ailleurs toujours pas payées et doivent faire vœux de célibat. En 1859, Valérie de Gasparin crée la première école laïque de garde-malades. Elles y reçoivent une formation aux gestes de soins mais aussi une formation médicale plus technique. Ces infirmières revendiquent enfin une rémunération pour leurs actions.
La professionnalisation
A la fin du XIXème siècle, sous l’influence des actions de Valérie de Gasparin et de Florence Nightingale, la profession d’infirmières se structure et s’organise. Mieux, elle s’ouvre à la mixité et les hommes peuvent embrasser cette carrière. Cet élan est pourtant très vite freiné quand les hommes sont mobilisés lors de la Première Guerre Mondiale. Encore aujourd’hui, la profession reste majoritairement féminine.
La place de l’infirmière dans la chaîne de soin est essentielle. Elle prodigue des soins sous la forme de gestes médicaux et prend soin de son patient en lui assurant écoute et bienveillance. Mêlant technique et empathie, les infirmières et les infirmiers sont en première ligne face aux crises sanitaires et aux épidémies.
Wendemi Annick KABORE
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