Procès du putsch manqué : le soldat de deuxième classe Ouattara Sidiki envers et tout !

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Le procès du putsch manqué a repris son cours le 16 Aout 2018.C’est le soldat de deuxième classe Ouattara Sidiki qui a ouvert le bal des accusés à la barre. Défendu par Daboné Alexandre, il a botté en touche les accusations formulées contre lui prétextant…son analphabétisme.

Agé de 25 ans le soldat de deuxième classe a déclaré ne comprendre que la langue dioula, d’où le fait que le tribunal a dû recourir aux services d’un interprète. Il est accusé de complicité d’atteinte à la sureté de l’Etat, de meurtres, de coups et blessures, de destructions de biens mobiliers et immobiliers. Ce que le soldat a vivement démenti. Et pour cause, s’il reconnait s’être bien rendu à la radio Savane FM « dans le cadre d’une mission », où avec d’autres militaires dont Roger Koussoubé et un nommé Djerma, il estime être resté en retrait des saccages qui se sont produits. Le soldat a déclaré qu’il ignorait tout de ce qui se passait à ce moment. « Je n’ai été informé de l’arrestation des autorités que le 29 septembre lorsqu’un proche parent m’a informé qu’il y aurait des tirs. »

Violenter les populations

En octobre 2015 cependant et ainsi qu’il est indiqué dans son procès-verbal, le soldat de deuxième aurait avoué que les membres du RSP -dont lui-même-sont sortis par groupes de dix(10) avec en ce qui le concerne un fusil AK-47 contenant 04 chargeurs en vue d’empêcher la constitution de groupes de manifestants à travers des tirs de sommation. En somme, l’objectif était de violenter les populations et ce pour 48 heures durant avant qu’une relève ne soit faite. Mais à la barre, le soldat a démenti ces déclarations. Pour lui, ses propos ont été transformés. Pire ils auraient été tenus sous la contrainte. « On a pointé une arme sur moi et j’ai vécu des moments terribles, d’où l’inexactitude des propos». Conséquence, son avocat a demandé à entrer en possession du dossier pour « bien s’en imprégner ».Requête à laquelle le procureur militaire n’a pour le moment pas donné de réponse favorable car selon lui, aucune disposition légale ne l’y oblige.

Pour l’avocat Alexandre Daboné, les propos tenus à la gendarmerie ainsi que ceux tenus devant le juge d’instruction et ayant trait à l’accusation « atteinte à la sûreté de l’Etat » doivent être tout simplement retirés pour la raison que selon l’article 430 du code pénal, le procès- verbal ne tient que lieu de renseignement et surtout que l’interrogatoire a été biaisé puisque l’expression « atteinte à la sureté de l’Etat » a du être mal traduite . Il se réjouit par ailleurs que le nom de son client n’ait pas été mentionné depuis que les auditions ont commencé.

Le procès a été suspendu pour reprendre le 17 Aout alors que le procureur militaire ainsi que les avocats de la partie civile ont tenté de faire état de supposées contradictions dans les déclarations de l’accusé en lui demandant de rétablir les circonstances des événements de septembre qui tient mordicus n’avoir rien su de ce qui se tramait…

Soumana LOURA

 

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