Putsch manqué de 2015 : « Je gardais les autorités de la transition sans le savoir », Médanimpo Lompo, soldat de 1re classe

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Les interrogatoires du putsch manqué de 2015 se sont poursuivis ce lundi 21 juillet 2018 à Ouagadougou. Ils étaient au nombre de trois à comparaitre devant la barre pour se défendre des faits qui leurs sont reprochés.

 

Les interrogatoires de ce jour ont repris avec le sergent SAWADOGO Nobila, médaillé commémorative agrafe Soudan. Ce dernier a nié les faits qui lui sont reprochés notamment de la complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, du meurtre et des coups et blessures volontaires. En effet, selon lui, le 16 septembre 2016, il n’était pas de service et il aurait quitté le camp à 9h pour aller acheter des fournitures pour ses petits frères. Il s’est donc rendu chez son frère qui lui aurait envoyé Chez une commerçante du nom de SAWADOGO née OUEDRAOGO Ruffine. « A 15h je suis allé chez moi et c’est en cours de route qu’un ami civil du nom de SAWADOGO Emmanuel m’a appelé pour me demander si j’étais au courant d’une prise d’otage des autorités de la transition… » a-t-il soutenu. Aussi, il a affirmé qu’il était à la présidence à partir de 17h sous l’ordre du major BADIEL Eloi et c’est là qu’il a reçu l’ordre d’aller renforcer la garde chez le général. Face à ces propos, le parquet a félicité l’accusé de sa sincérité mais est resté perplexe lorsque ce dernier nie toute implication dans ce coup d’Etat. « J’ai entendu à travers les medias que le général est devenu président. Quand j’ai su que c’était pour faire une escorte et qu’il était président j’ai voulu partir » a-t-il expliqué. Par la suite, il a révélé que lors de sa garde le 18 septembre 2015 aux environs de 19h Achille TAPSOBA est entré dans l’ail où se trouvait le général. Face aux accusations de certains des membres du Régiment de Sécurité Présidentiel (RSP), l’avocate de l’accusé Me TOE Flore Marie Ange a demandé à ce qu’une confrontation soit faite entre les trois afin de s’assurer de la véracité des faits de son client.

A la suite de ce dernier, ce fut le tour du sergent NEBIE Abdoul Nafion de passer à la barre. Déjà condamné à 10 ans de prison dans l’affaire de l’attaque de la poudrière de YIMDI, ce médaillé commémorative agrafe Mali est poursuivi de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, de meurtre, des coups et blessures volontaires et complicité de dégradations volontaires aggravées de biens. Après avoir nié les faits d’inculpations, il a refusé son grade de sergent, car, selon lui, il n’a pas connaissance de ce grade. Ensuite, il s’est défendu en ces termes «Je n’ai pas participé à un rassemblement ni à une réunion le 16 septembre, j’étais de garde à la radio nationale pour 48h. J’ai été présent au palais lors de la venue du président MACCKY Sall ». Suite aux déclarations sorties des auditions de certains membres du RSP (les sergent-chef SANOU Ali et ZERBO Mohamed) disant qu’il a effectué des sorties notamment à ZORGO, au studio ABAZON ce dernier a nié tout en bloc). Egalement concernant certains passages de son audition devant le juge d’instruction l’accusé affirme qu’il y a une confusion avec ce qu’il a dit au paravent concernant l’affaire de YIMDI. Suite à cela, la défense a trouvé que le parquet n’a pas de preuve qui puisse expliquer la culpabilité du sergent. «On ne peut pas se baser sur les déclarations pour affirmer si une personne est coupable ou pas dans une affaire de crime » a-t-elle affirmée. «Si le parquet n’a pas de preuve cela pourrait donc conduire à relaxer mon client » a soutenu Me SANDWIDI Alexandre avocat de l’accusé. Mais pour le parquet, ce qu’il a avancé est légitime car «Le dossier du putsch est composé de pièces qui sont des déclarations. La défense se base sur ces déclarations lorsque ça l’arrange et demande au greffier de consigner certains passages ». «Il n’y a pas d’éléments qui puissent mettre en doute qu’il n’a pas participé à l’attentat mais en tant que humain il reste sensible à ces morts » a ajouté Me SANDWIDI afin de prouver l’innocence de son client.

Le troisième à comparaitre a été le soldat de première classe LOMPO Médanimpo médaillé commémorative agrafe Soudan. Ce dernier est poursuivi d’Attentat à la sûreté de l’Etat, de meurtre et des coups et blessures volontaires. «Je ne reconnais pas ces faits. Le 16 septembre j’étais de garde et le lendemain le major BADIEL a demandé de mes nouvelles car j’avais mal aux genoux. Il m’a dit d’aller renforcer la garde, Je ne savais pas ce qui se passait la bas. Quand j’ai su qu’il y avait des autorités, j’ai quitté la garde » a-t-il affirmé. En effet, Pour lui il gardait les autorités de la transition qui avait été séquestrées sans le savoir car il a suivi les ordres du major BADIEL. Aussi, il est revenu sur son premier passage devant le juge d’instruction « j’ai menti devant le juge d’instruction car j’avais peur et je n’avais pas d’avocat, donc j’ai menti pour m’en sortir. Mais face à la barre je compte dire la vérité ». Mais pour le parquet, avoir gardé les autorités l’implique dans le coup d’Etat et ces conséquences. Et l’avocat de l’accusé Me ZONGO Timothée de conclure « je dis que des morts et des blessés ne sont pas des conséquences du coup d’Etat du putsch manqué de 2015. Car, dans l’histoire du Burkina Faso il y a eu des coups d’Etats sans qu’il y ait des morts dans les rues».

Les interrogatoires se poursuivront le, mardi 24 juillet 2018 avec le caporal TIMBOUE Tuandaba.

Annaïs Irma KERE (Stagiaire)

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