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Depuis quelques semaines, les bouteilles de gaz sont difficiles à trouver à Abidjan, et les prix de celles qui sont proposées à la vente ont grimpé de 50 %. Derrière ce phénomène qui pourrait se poursuivre jusqu’en octobre prochain, des problèmes de stockage d’une énergie massivement importée.

 

 

Une grave pénurie de gaz butane dédiée à l’usage domestique secoue la Côte d’Ivoire depuis mi-juillet. La situation est devenue tellement tendue que les prix ont flambé chez les revendeurs qui ont une disponibilité de stocks. Les bouteilles, habituellement vendues à 2 000 francs CFA (3 euros) pour le modèle B6 (ou « faitout ») à 5 000 F CFA l’unité pour la bouteille de 25 kg, sont passées à respectivement 3 000 et 7 000 F CFA.

Thierry Tanoh, le ministre du Pétrole et de l’Énergie a dépêche le 30 juillet Ibrahima Diady, le directeur général de la Société nationale des opérations pétrolières (Petroci), sur les antennes de la télévision nationale pour rassurer les Ivoiriens. Ce dernier y a expliqué que la situation est due à la rupture de la chaîne d’approvisionnement au niveau de la Petroci.

Des locaux de stockage en travaux

Selon les informations de Jeune Afrique, deux des sphères d’emplissage et de stockage de gaz butane de Petroci sont en travaux de rénovation, créant ainsi des problèmes de stockage.

En outre, on constate une recrudescence du nombre de véhicules qui utilisent le gaz butane en remplacement du carburant. Une pratique pourtant illégale, qui tend à se généraliser, et impacte la consommation domestique.

Une faible production nationale

La consommation ivoirienne est évaluée à 8 000 tonnes tous les douze jours, alors que la Société ivoirienne de raffinage (SIR) ne produit qu’une petite quantité, estimée à 50 tonnes. Pour assurer sa consommation annuelle de 268 884 tonnes métriques, avec une croissance de 5 à 10 %, la Côte d’Ivoire a un contrat exclusif de fourniture de gaz butane jusqu’en 2020 avec les nigérians de Sahara Energy et les émiratis de Worldwide Energy, qui livrent par alternance.

Des livraisons rendues plus difficiles

« Nous essayons de régler la situation au plus vite. Nous avons accéléré le système de rotation des bateaux, qui doivent livrer tous les huit jours, au lieu de tous les douze jours habituellement. Cependant, au niveau du quai d’appontement du terminal pétrolier, les travaux du canal rendent les vagues violentes et le courant très fort, ce qui gêne l’amarrage des bateaux et les déchargements », a confié à Jeune Afrique un haut responsable de la Petroci qui a requis l’anonymat.

Cette situation devrait durer jusqu’en octobre prochain, période à laquelle les travaux de réhabilitation des zones de stockage seront achevés. Selon ce haut responsable, un grave accident a été évité de justesse le week-end dernier, lorsque l’appontement d’un butanier a cédé sous la violence des vagues, évitant de justesse un début d’incendie et une explosion.

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