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Le Mouvement de libération du Congo (MLC) avait annoncé que son leader passerait par la ville de Gemena (Sud-Ubangi, dans le nord-ouest du pays), pour s’incliner sur la tombe de son père, décédé en 2009 pendant sa détention, avant d’être accueilli dans la capitale Kinshasa, ce mercredi.
Mais la compagnie nationale Congo Airways a informé ses voyageurs que le vol pour Gemena de samedi dernier était annulé, avant d’être reprogrammé pour lundi. « Rien d’autre qu’un coup bas de la Kabilie », commente un responsable du MLC. Finalement, le voyage a été reprogrammé pour samedi 4 août.
Sa candidature à la présidentielle du 23 décembre ne plaît guère à la coalition au pouvoir dont certains membres remettent en cause son éligibilité
Ce mercredi, le jet privé affrété par le sénateur Bemba s’est posé sur le tarmac de l’aéroport international de Kinshasa-N’Djili aux environs de 9h45 locales.
Ex-chef de guerre acquitté en juin par la Cour pénale internationale (CPI) des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par sa milice en Centrafrique entre 2002 et 2003, Bemba bénéficie d’une liberté provisoire et conditionnelle car il reste dans l’attente d’un autre jugement pour subornation de témoins.
Comité restreint
Détenteur d’un passeport diplomatique récemment délivré par Kinshasa, Bemba pèse lourd sur l’échiquier politique congolais, surtout dans l’ouest d’où sa famille est originaire ; son père, Jeannot Bemba, était l’un des plus riches hommes d’affaires du Zaïre du maréchal Mobutu.
Lors de la présidentielle de 2006, Bemba avait rassemblé plus de 70 % des suffrages dans la capitale. Il est désormais candidat à celle du 23 décembre, ce qui ne plaît guère à la coalition au pouvoir, dont certains membres remettent en cause son éligibilité.
Il ne va pas se promener à pieds sur le boulevard. Nous ne sommes pas en campagne électorale. Il y aura un temps pour ça, a averti le chef de la police de Kinshasa
Pour planifier son retour, deux représentants de la sécurité présidentielle ont participé à une réunion au commissariat provincial de la police de Kinshasa, mardi.
Au tarmac de l’aéroport de N’Djili, Bemba sera accueilli par un comité restreint. « Il ne va pas se promener à pieds sur le boulevard. Nous ne sommes pas en campagne électorale. Il y aura un temps pour ça », a averti le chef de la police de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo, joint par Jeune Afrique.
Une chose que le chef de la police n’ignore pas est que Bemba risque d’attirer un immense bain de foule dans ce qui devrait ressembler à une démonstration de force de grande ampleur sur le boulevard Lumumba. « Nous n’avons pas de problèmes d’effectifs pour encadrer ses partisans », a tenu à rassurer le commissaire provincial qui prévient cependant qu’aucun « débordement ne sera toléré ».
Point de chute indéterminé
Bemba va donc rester à bord de sa Jeep qui « doit rouler avec une vitesse minimale de 40 Km/h », précise le général qui sera sur place. Ses militants pourront l’accompagner de l’aéroport jusqu’à la place Assanef, non loin de la cathédrale de Kinshasa. Mais ces derniers ne vont pas franchir l’avenue de la Libération (ex 24-Novembre) qui donne accès à la commune de Gombe.
Bemba se fera accompagner par la police jusqu’à une adresse qui n’a pas été révélée. À l’origine, il devait se rendre dans une résidence familiale qui se trouve sur une avenue huppée de la commune de Gombe, entre le siège du parti présidentiel (PPRD) et la propre résidence du chef de l’État, Joseph Kabila. Mais cette option a finalement été refusée par le chef de la police. « Il y a un minimum de protocole à observer et nous pensons qu’ils [les partisans de Bemba] ne vont pas le respecter. C’est un quartier présidentiel, il ne doit pas y avoir d’engouement ni de dérapages », explique Sylvano Kasongo.