[responsivevoice_button voice= »French Female » buttontext= »Ecouter l’article »]
Le vote de la diaspora est un engagement de campagne du Président Kaboré qui est en bonne voie d’être respecté avec le nouveau code électoral voté au parlement, le 30 juillet dernier. Il faut se féliciter que pour la première fois nous expérimenterons le vote de nos compatriotes de l’extérieur. Maintes fois ajourné, ce vote sera bientôt une réalité ! Au cours de ses quatre mandats, le Président Compaoré n’avait jamais pu concrétiser ce vote bien que ce droit soit inscrit dans nos textes, depuis plus d’une décennie. Au lieu de saluer cette avancée, c’est le rejet de la carte consulaire comme pièce de votation qui alimente les débats. Le challenge est maintenant d’établir en deux ans et demi, la carte nationale d’identité ou le passeport pour les électeurs de la diaspora qui le désirent.
Ils sont des millions de burkinabè vivant au Ghana, au Mali et au Soudan mais toute cette agitation se focalise sur la Côte d’ivoire où des apprentis sorciers espèrent que la diaspora installée dans ce pays voisin et forte de plus de trois millions de ressortissants, viendra au secours de Compaoré, chef de file des déchus politiques, pour lui permettre de prendre sa revanche sur l’Histoire.
Le danger de cette carte consulaire avait déjà été perçu par la Transition, et les vieux briscards du MPP ont par mesure de prudence circonscrit le ‘’mal’’ avec la mise à l’écart d’une carte aussi biométrique que suspecte. Dans ce jeu de ruse, les deux camps, Opposition et Majorité ont manqué de cohérence et d’argumentaire structuré mais surtout convainquant.
En général, l’électorat de la diaspora ne pèse pas sur les résultats des scrutins. Pour la récente présidentielle malienne en Côte d’Ivoire, le consulat d’Abidjan a enregistré 147.261 inscrits dont quelques 54.000 maliens inscrits ont retiré leurs cartes d’électeurs soit un taux de 36, 41%.
A partir de l’année prochaine, où se tiendra probablement le Referendum, le Burkina va rentrer dans la période électorale jusqu’aux élections présidentielles 2020. La politique ne doit pas occulter les questions de l’amélioration des conditions de vie des burkinabè. Ne perdons pas de vue, le coût élevé du referendum et du vote la diaspora qui fera saigner des caisses de l’Etat au détriment des populations qui ont des besoins vitaux !
Ag Ibrahim Mohamed