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Le chef de l’opposition au Zimbabwe et candidat malheureux à la présidentielle Nelson Chamisa a rejeté vendredi la victoire d’Emmerson Mnangagwa. Il remet en cause les résultats officiels estimant qu’il y a une vraie opacité. Le président du MCD devait tenir une conférence de presse dans la journée, mais la police est intervenue.
Toute la presse était, en effet, réunie dans un hôtel de Harare quand tout d’un coup, la police antiémeute est arrivée casquée, matraque à la main. Elle a dispersé les journalistes. Il y a eu un moment de confusion et les journalistes ont commencé à courir. Depuis, la police s’est positionnée à l’extérieur de l’hôtel et les grilles sont désormais fermées.
Il n’y a aucun signe sur place de Nelson Chamisa qui devait communiquer sur la « fraude » dénoncée donc par l’opposition. Le parti est convaincu que les votes dans les zones rurales ont été gonflés pour assurer la victoire d’Emmerson Mnangagwa. Jeudi soir, l’opposition disait avoir de preuves qu’elle devait dévoilées ce vendredi.
Pas de triomphalisme dans le camp Mnangagwa
Pendant ce temps-là, la situation est plutôt calme à Harare la capitale. Ce vendredi matin dans le quartier de Mbare, au sud de la ville, certains habitants arboraient des t-shirts de la Zanu-PF. « On a gagné, les élections étaient libres, lançaient-ils. On veut du travail et de l’argent ».
Plus discrets, certains habitants proches de l’opposition font part de leur déception, à l’image de Mouna, sympathisant du MCD : « C’est une très grosse déception pour le Zimbabwe. J’espérais que Nelson Chamisa gagne dès le premier tour et d’ailleurs tout semble indiquer qu’il a réellement gagné. C’est un leader jeune, avec une vision moderne, quelqu’un de brillant qui portait le futur de ce pays sur ses épaules. Je ne sais pas comment les leaders politiques vont réagir, mais pour ce pays c’est cinq années supplémentaires de déprime ».
Auparavant, la nuit a été calme dans la ville, pas de klaxon, pas de cris de joie dans Harare qui était vide. Des militaires étaient visibles à des points stratégiques. Seul un petit groupe de sympathisants de la Zanu-PF dansaient devant le bâtiment qui abrite les bureaux de la Commission électorale à Harare. Il faut dire que les violences policières de mercredi, qui ont fait six morts, ont calmé les ardeurs des Zimbabwéens.