Trafic d’ivoire au Kenya : un homme acquitté en appel après une condamnation à vingt ans de prison

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Le Kényan Feisal Mohamed Ali, régulièrement présenté par la presse locale comme un « baron » du trafic d’ivoire dans le pays et condamné en 2016 à vingt ans de prison, a été acquitté vendredi en appel, a constaté un journaliste de l’AFP.

La juge Dora Chepkwony de la Haute cour de Mombasa (sud-est) a estimé que sa condamnation en première instance était « inconstitutionnelle », car fondée sur des éléments de preuves discutables ou insuffisants.

« Les éléments à charge qui ont justifié la condamnation de l’accusé comportent de grosses lacunes et des doutes », a déclaré la magistrate. Les services du procureur ont encore la possibilité de contester ce jugement.

  1. Ali avait été arrêté en Tanzanie en décembre 2014 puis extradé vers le Kenya, où il était recherché depuis la découverte en juin 2014 de plus de deux tonnes d’ivoire – 228 défenses entières et 74 morceaux d’ivoire -, d’une valeur estimée à 4,2 millions de dollars, dans un entrepôt de Mombasa, principal port d’Afrique de l’Est sur la côte kényane.

Un test des autorités kényanes

L’accusation l’avait présenté comme l’acteur principal d’un réseau de crime organisé s’étendant des parcs africains aux marchés asiatiques, principale destination pour l’ivoire de contrebande. M. Ali niait toutes ces accusations.

Sa condamnation en juillet 2016 à vingt ans de prison avait été accueillie avec soulagement par les défenseurs de la faune, dans un dossier considéré comme un test de la volonté des autorités kényanes de s’attaquer au braconnage.

En avril 2016, le président kényan Uhuru Kenyatta avait procédé à la destruction de la quasi-totalité du stock d’ivoire du pays, martelant que « personne n’a(vait) de commerce à faire avec l’ivoire ».

Environ 30 000 éléphants sont abattus chaque année en Afrique pour leurs défenses par des braconniers de mieux en mieux équipés. La conséquence est dramatique : additionnées, les morts naturelles et celles imputées aux braconniers surpassent le taux de reproduction de l’espèce dont la population est désormais estimée à entre 450 000 et 500 000 individus en Afrique.

 

 

 

 

 

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