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Enfin dernier point, le sentiment, qui participe de ce traumatisme, de se faire dépouiller par les populations locales du nord de l’île a été présent puisque les populations demandaient des sommes astronomiques pour acheminer les visiteurs jusqu’à l’aéroport. Et cela a fini de choquer des touristes déjà fatigués et diminués.
Le témoignage de Martin, évacué de l’île de Gili Trawangan
Martin, 21 ans, était sur l’île de Gili Trawangan lorsque la terre a tremblé. Après avoir passé la nuit sur une colline pour cause d’alerte tsunami, ce touriste français a passé la journée à attendre des bateaux pour évacuer l’île. Christophe Paget l’a joint au téléphone : « Les plages étaient noires de monde. Tout le monde était avec ses bagages à attendre, à essayer de chercher de l’ombre. Et ensuite ils commençaient à avoir faim. Cela faisait plus de 12 heures qu’on attendait. »
« Les gens, dit-il, n’avaient pas mangé puisque le tremblement de terre a eu lieu avant-hier. La nuit, on n’a rien eu, le matin on n’a rien eu. Il n’y avait aucune organisation. En fait, il n’y a pas d’autorité sur cette île, il n’y a pas de police, il n’y a rien du tout. C’est aussi pour cela que c’est connu, c’est fait pour faire la fête. Là, le piège a commencé. Les rues qui étaient un peu désertes se sont remplies et les gens cherchaient des vivres, rentraient dans les épiceries pour trouver de l’eau, des choses qui se mangent. Il y avait quelques restaurants très gentils, qui faisaient à manger, qui faisaient du café. »
« Après, il n’y en avait vraiment pas pour tout le monde, raconte encore Martin. Il y avait des queues d’une heure environ. Dès qu’ils n’avaient plus rien à donner, ils dirigeaient vers un autre endroit. Et le temps d’aller à cet endroit, pareil, c’était vide. Du coup, il y a eu beaucoup de pillages. Nous-mêmes, on a dû rentrer dans une épicerie pour prendre de l’eau. On n‘a pas eu de vrai repas depuis 24 heures. Donc, on commence un petit peu à avoir mal à la tête. Mais ça ne va pas durer longtemps. Et surtout, on est très soulagés d’avoir pu trouver un bateau pour rejoindre Bali. »