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Les 29 et 30 août, la ville de Buea, dans le sud-ouest du Cameroun, un des fiefs de la crise anglophone, doit accueillir un rassemblement d’un type bien particulier. Deux ans après le début de la crise, ayant débouché sur des affrontements entre séparatistes et forces de sécurité, des leaders religieux camerounais, le cardinal Christian Tumi en tête, ont annoncé l’organisation d’une Conférence générale des anglophones. Objectif : obtenir un arrêt des hostilités et initier un dialogue national afin de résoudre la crise. À deux mois de l’élection présidentielle prévue le 7 octobre, le gouvernement camerounais et les séparatistes sont engagés dans un bras de fer qui place la population « entre le marteau et l’enclume », comme le soulignait le dernier rapport d’Amnesty International.
Si les prélats entendent réunir toutes les parties concernées dans ce grand dialogue, plusieurs obstacles persistent pour que celui-ci soit réellement inclusif. Simon Munzu, président de l’Anglophone Cameroon Dialogue Forum et porte-parole de la conférence, présente à Jeune Afrique les objectifs de cette médiation.
Jeune Afrique : Pourquoi organiser ce dialogue maintenant, deux ans après le début de la crise et à deux mois de la présidentielle ?
Simon Munzu : Le degré de violence et de souffrance a atteint sa limite, il est grand temps que les âmes se mobilisent. Cela fait plus d’un an que la crise dure. Beaucoup parlait de ce dialogue, tous le préconisaient, même, et l’opportunité s’est enfin présentée avec la mobilisation des religieux. Le souhait, aujourd’hui, est de voir tout le monde y participer : pouvoir, séparatistes, exilés et citoyens. Tout le monde est conscient, je pense, que si la situation reste identique, les élections ne pourront pas se dérouler correctement dans la région et seront tronquées. La première étape, avant de se rendre au dialogue national, est de réunir les populations du nord-ouest et du sud-ouest anglophone, d’établir des thèmes à aborder lors du dialogue et de désigner des représentants.