RDC : les ténors de l’opposition accentuent la pression et réaffirment vouloir un « candidat commun »

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Six ténors de l’opposition congolaise se sont rassemblés lundi 13 août. Objectif : maintenir la pression en vue d’élections « crédibles » et obtenir le retour au pays de Moïse Katumbi. Ils ont également évoqué la question d’une candidature commune de l’opposition.

Dans une déclaration commune – la première depuis la clôture des candidatures le 8 août – six leaders de l’opposition ont exigé lundi soir « le retour de Moïse Katumbi Chapwe dans son pays pour qu’il participe à l’élection présidentielle du 23 décembre 2018 ».

Exilé en Europe pendant plus de deux ans, l’ancien gouverneur du Katanga a tenté à plusieurs reprises de franchir la frontière entre la Zambie et la République démocratique du Congo. En pure perte, car les portes du poste-frontière de Kasumbalesa lui sont restées closes. Le leader d’Ensemble a depuis saisi le Conseil d’État pour que sa candidature soit acceptée.

Bemba inéligible ?

Les opposants ont également mis en garde la Commission électorale et la Cour constitutionnelle contre « toutes velléités (…) d’invalider les candidatures des opposants, notamment le sénateur Jean-Pierre Bemba par des interprétations des lois et des analogies juridiques inappropriées ».

Une mise en garde en écho à certaines déclarations de responsables de la Majorité présidentielle, qui ont estimé que l’ancien chef de guerre pourrait être inéligible en raison de son implication présumée dans une affaire de subornation de témoins.

Cette déclaration commune porte la signature de Félix Tshisekedi (le leader de l’UDPS), de Martin Fayulu (Dynamique de l’opposition), de Vital Kamerhe (Union nationale pour le changement), et de Freddy Matungulu (Synergie électorale notre Congo), et de représentants de Jean-Pierre Bemba (Mouvement de libération du Congo) et de Moïse Katumbi Chapwe (Ensemble pour le changement).

Rejet de la machine à voter

Tous ont réaffirmé leur volonté d’obtenir « des élections conformes aux normes démocratiques les plus élémentaires et aux standards internationaux, comme prévu dans la feuille de route de l’Accord de la Saint-Sylvestre ». Et d’exiger « le retrait de la machine à voter », ainsi que « le nettoyage du fichier électoral pour y extirper les enrôlés présumés fictifs ».

Dans la perspective de la présidentielle prévue le 23 décembre prochain, les opposants ont également indiqué « poursuivre les concertations en vue de désigner un candidat commun (…) autour d’un programme commun afin d’améliorer les conditions de vie des populations congolaises ».

Le Conseil de sécurité demande la mise en œuvre efficace, rapide et sincère de l’accord du 31 décembre 2016

Cette déclaration commune s’ajoute à celle du Conseil de sécurité des Nations unies, ce lundi 13 août, en faveur « d’un environnement propice à des élections inclusives ». Les membres du cénacle onusien ont souligné l’importance « de faire en sorte que les élections se déroulent dans les conditions requises de transparence, de crédibilité et d’inclusion ». Et de réitérer l’importance d’une « mise en oeuvre efficace, rapide et sincère de l’accord du 31 décembre 2016, ainsi que le respect des droits fondamentaux et du calendrier électoral ».

Réaction du M23

De leur côté, les anciens rebelles du M23 ont également fait part de leurs préoccupations sur le processus électoral. S’ils ont qualifié « d’encourageant » la décision du président Joseph Kabila de ne pas se représenter et de désigner un candidat, ils lui ont demandé dans un communiqué « de lever tous les obstacles à la bonne tenue d’un scrutin libre, transparent, crédible, inclusif et apaisé ».

Le groupe rebelle affirme être « physiquement présents sur le territoire national congolais depuis le 14 janvier 2017 », et ne pas « répondre aux multiples provocations » de l’armée.

« Cependant cette attitude d’abstention ne sera maintenue que si, et seulement si, le processus électoral actuel se révèle plus inclusif, transparent et libre de manière à garantir toute la confiance des électeurs », prévient le M23.

Le Mouvement du 23 mars (M23) est considéré comme le dernier avatar de la rébellion à dominante tutsi soutenue par le Rwanda et l’Ouganda en RDC. Il a été vaincu fin 2013 après avoir occupé Goma un an auparavant.

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