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Après dix années de crise, dont huit de programmes d’aide internationale, la Grèce sort ce lundi 20 août de son troisième plan de soutien. A l’occasion de trois plans d’aide successifs, elle aura reçu de ses partenaires européens 289 milliards d’euros. Ses créanciers, le FMI et l’Union européenne, mettent un terme à leurs prêts. Une page se tourne pour la Grèce.
Fin de la perfusion financière. Depuis 2010, la Grèce a reçu 289 milliards d’euros de prêts. Désormais Athènes pourra décider, seul ou presque, de sa politique économique et retourner sur les marchés pour se financer, de manière indépendante.
« On a une réelle reprise. On estime que pour cette année, la croissance sera autour de 2%. Le premier trimestre est très positif. Les étoiles sont alignées pour que les choses aillent bien. Après, la vraie question, c’est : est-ce que cette croissance est suffisante ? Et est-ce qu’elle sera pérenne ? », constate Sofia Tozy, économiste Europe du Sud à la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface).
De nombreux atouts
Pour attirer les investisseurs, le pays dispose, désormais, de nombreux atouts. Depuis 2015 et le lancement d’un troisième plan d’aide internationale, la Grèce a renoué avec la croissance. Le chômage recule, même s’il reste le plus élevé d’Europe. Il touche encore 20% de la population active.
Athènes a même réussi à dégager un excédent budgétaire de 0,8%, au prix de réformes et de mesures d’austérité sans précédent, et notamment un contrôle de l’Etat sur les finances publiques ou des coupes massives dans les retraites.
Une économie toujours fragile
Mais l’économie grecque reste encore fragile. La consommation patine, les investissements des entreprises restent faibles et plus d’un tiers de la population vit avec moins de 500 euros par mois.
« Toute la question maintenant, c’est de savoir si cette reprise de la confiance va entraîner une augmentation (du revenu) des ménages, une meilleure santé du marché du travail, et donc, une reprise de la demande interne qui va pouvoir générer une réelle reprise pérenne. Parce qu’au final, le modèle économique grec reste beaucoup basé sur la demande domestique », analyse toujours l’économiste Sofia Tozy.
Surtout, la dette publique grecque représente 180% de son produit intérieur brut. Pour cela, le pays reste sous surveillance étroite de la Commission européenne.
http://www.rfi.fr/europe/20180820-grece-sortie-plan-austerite