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En plus des chefs d’accusation tels que la complicité d’atteinte à la sureté de l’Etat, de meurtres sur 13 personnes et de coups et blessures sur 42 autres-qui pèsent sur la plupart des accusés-Bouréima Zagré est aussi accusé d’avoir commis des actes contraires au devoir de discipline. La raison ? Les missions que celui qui était alors sous-lieutenant a effectuées. La première a consisté à aller prendre des armes de « maintien de l’ordre » au Togo entre les 17 et 18 septembre au profit des forces de sécurité. La seconde consistait à une mission « d’apaisement » à la Place de la Nation le 20 septembre. Elle avait pour but d’empêcher tout rassemblement « aussi bien des pros que des anti-putschistes » assure l’intéressé qui ajoute que ladite mission s’est passée « sans incidents majeurs ». Puis l’officier est parti à Yimdi pour défendre un dépôt d’armes dans « l’intérêt de toute la nation » assure-t-il. L’attaque du dépôt d’armes a couté la vie à un soldat et blessé un autre. Pour l’accusé, il n’y a rien d’extraordinaire dans le fait qu’il accomplisse ces dites missions. « Même en congé, un militaire est susceptible d’être appelé pour des missions pourvu que celles-ci soient légales » a-t-il argué.
Parapluie juridique
Pour le parquet et la partie civile, toutes ces missions que l’officier a accomplies au moment des faits, prouvent qu’il approuvait le putsch. Dans le cas contraire, il pouvait évoquer son congé qui lui aurait servi de parapluie judiciaire puisqu’il relevait encore de l’Onu. Le parquet s’est aussi intéressé de savoir pourquoi le général Diendéré qui n’avait aucune fonction officielle au moment des faits en vienne à donner des ordres. Comment un permissionnaire peut-il être emmené à effectuer des missions aussi délicates etc. .? Et le parquet et la partie civile de conclure. « Le lieutenant a accompagné le général Diendéré comme celui-ci le lui a demandé »La preuve ? Il était même pressenti pour lire la déclaration du Conseil National de la Démocratie(CND).Dans son réquisitoire, maitre Séraphin Somé a même qualifié l’accusé d’être un monstre froid qui jusque-là, n’a aucun repenti. Il reste que pour le bâtonnier, il convient que le tribunal fasse une distinction entre la légalité d’un acte et son opportunité. Pour lui, le fait que l’accusé ait entrepris les démarches pour obtenir son congé –en avril-bien avant la période du coup d’Etat, prouve que le congé n’avait pas pour but de soutenir le coup de force. Avant de conclure : « Respecter un ordre pour un militaire est quelque de spontané ».Les interrogatoires se poursuivent le 28 aout toujours avec le désormais lieutenant Zagré.
Soumana LOURA