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D’un an de suspension de tous les bouquets diffusés au Gabon, la sanction infligée à France 2 a finalement été réduite à trois mois. En dépit de cet ajustement, intervenu le 27 août dernier, Raphaël Ntoutoume Nkoghe, le président de la Haute autorité gabonaise de la Communication (HAC), justifie la peine infligée à la chaîne française pour avoir rediffusé un documentaire très critique envers le président Ali Bongo Ondimba.
Dans les réponses écrites qu’il a données à Jeune Afrique, le régulateur de la communication répond aux détracteurs qui l’accusent de défendre les intérêts personnels du président gabonais, tout en minimisant les menaces pesant sur la liberté de la presse au Gabon.
Jeune Afrique : Pourquoi avez-vous eu la main aussi lourde contre France 2 pour avoir rediffusé un documentaire ?
Raphaël Ntoutoume Nkoghe : Ce n’est pas un documentaire, tant il est à charge. Ce film relève davantage du pamphlet que du travail journalistique. Il s’inscrit dans une veine tristement classique : le « Gabon Bashing ». Certains médias hexagonaux ne peuvent, semble-t-il, couvrir notre pays qu’en le couvrant d’opprobre. Il est dommage qu’ils s’échinent à voir la réalité telle qu’ils voudraient qu’elle soit plutôt que telle qu’elle est. Heureusement, on parle de médias marginaux. Ils tentent d’occuper une niche médiatique qui se réduit peu à peu. Ce faisant, ils passent à côté des nombreuses dynamiques et des évolutions profondes que connaît notre pays.
On peut clairement parler d’acharnement de la part de France 2
Que reprochez-vous exactement à ce reportage ?
Le film est émaillé d’approximations et repose sur des témoignages qui sont tout sauf neutres. Sous couvert de dénoncer la Françafrique, on donne la parole à l’un des personnages qui l’a le mieux incarnée [RObert Bourgi, ndlr]. En termes de sérieux et de rigueur, sans doute eût-il été possible de faire mieux.