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Ils étaient au nombre de deux accusés à comparaitre à la barre ce lundi 7 septembre 2018. Il s’agit du sergent Mahamadi Zallé et du lieutenant Kolamba Jacques Limon. Ils sont reprochés, entre autres, de complicité d’attentat à la sureté de l’Etat, de meurtre.
Le procès poursuit son cours normal avec la reprise ce lundi 7 septembre avec la suite de l’audience du sergent Mahamadi Zallé qui a comparu depuis le mercredi 5 septembre passé. Durant sa comparution, le sergent ne fait que relater les faits tels qu’il les a vécus. Le sergent Zallé a dit avoir reçu un sac contenant 12 miches de pain avec le sergent Alexandre Yougbaré. « Est-ce que d’habitude un militaire a droit à 12 miches de pain », a questionné le parquet. Selon le parquet, ce n’était pas du pain qui se trouvait dans le sac mais autres choses dont l’identité n’a pas été défini par celui-ci. Selon les avocats de la défense notamment Me Dabo, le sergent Zallé est un homme du foyer voilà pourquoi il s’est approvisionné en payant les 12 miches de pain pour sa famille. Et son confrère, Me Yelkouni Olivier de renchérir que, quand on s’apprête pour partir, il faut se procurer des provisions.
Après le sergent Zallé, c’était le tour du lieutenant Kolamba Jacques Limon d’avancer à la barre. Agé de 54 ans et père de 4 enfants, le lieutenant Limon n’a jamais été condamné mais il est par ailleurs attributeur de 6 décorations. Trois (03) chefs d’accusation sont portés contre ce dernier. Il s’agit de complicité d’attentat à la sureté de l’Etat, de la mort de 13 personnes, des coups et blessures sur environ 42 personnes. Mais le lieutenant ne reconnait pas tous ces faits qui lui sont reprochés parce qu’il ne connait pas grand-chose et qu’il était un élément isolé de là où se passaient les choses. Le lieutenant était formel dans ses propos parce qu’il n’a pas assisté, aidé ou facilité en amont ou en aval le général à faire un coup d’Etat. Et d’ajouter qu’il n’a jamais constitué un obstacle à une quelconque opération. Selon son conseil, Me Mamadou Sombié, c’est l’échange des messages téléphoniques qui a valu l’inculpation de son client. Selon le lieutenant, le parquet l’acharne et le persécute. Et le parquet de réfuter que si le lieutenant a été décoré après les évènements c’est que l’autorité a jugé qu’il a joué un rôle louable lors des évènements. Ce qui laisse dire le parquet que ce que le lieutenant Limon pense est loin d’être un acharnement. Et le parquet de poursuivre que si c’était un acharnement il ne sera jamais être décoré et de préciser que le lieutenant est l’un des rares accusés qui n’a pas été détenu.
Envoi et réception de messages téléphoniques entre le lieutenant Limon et le capitaine Zoubri au moment des faits
Limon « si vous devez prendre vos responsabilités fermer les radios surtout la radio oméga ».
Zoubri « ok merci mes respects ».
Limon « Nous sommes dans une situation qu’on ne doit pas reculer, car ça serait suicidaire ».
Zoubri « d’accord ».
Limon « ils ont pu, le cardinal vous a convaincu ».
Zoubri « pas possible ».
Limon « merci bien aucune radio ne doit appeler ».
Zoubri « merci pour le soutien ».
Ce sont, entre autres, quelques SMS envoyés entre le lieutenant Limon et le capitaine Zoubri pendant les évènements de septembre 2015. Le lieutenant Limon se retrouve dans certains de ces SMS mais il a réfuté d’autres parce que selon lui, ces messages sont manipulés. Et son conseil Me Mamadou Sombié de renchérir qu’ils ont été fabriqués de toutes pièces et ils ne doivent pas être opposés à son client. Selon Me Sombié, dans ce procès, il y a deux films, le film de l’instruction et celui de complicité d’attentat à la sureté de l’Etat parce que son client n’avait pas pris connaissance de certains SMS lus par le parquet.
Le procès se poursuivra le lundi 10 septembre avec le même accusé à partir de 9h.
Saaniayouor KPODA (Stagiaire)