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Reçu le lundi 10 septembre 2018 à l’Assemblée nationale, par le 1er Vice-président de l’institution, Me Bénéwendé Stanislas Sankara, le ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants, Jean Claude Bouda a présidé la cérémonie d’ouverture de l’atelier sur le suivi de l’exécution de la loi de programmation militaire quinquennale 2018-2022. Cet atelier qui va durer 48 heures soit du 10 au 11 septembre vise à situer les membres de la Commission de la défense et de la sécurité (CODES) de l’Assemblée nationale sur l’état d’exécution du Plan stratégique pour la réforme des forces armées nationales (PSR) 2017-2021.
De manière générale, cet atelier vise à situer les membres de la Commission de la défense et de la sécurité de l’Assemblée nationale (CODES) sur l’exécution du Plan stratégique pour la réforme des forces armées nationales (PSR 2018-2022). Et de façon spécifique, il s’agira de présenter aux parlementaires, l’état de la mise en œuvre du PSR 2017-2021, après l’adoption de la loi de programmation militaire et également, faire le point des difficultés et des perspectives en lien avec le contexte national et sous-régional. Avant tout propos, le président de la CODES, Halidou Sanfo, a demandé une minute de silence en mémoire de toutes les forces de défense qui sont tombées, en défendant le pays. Il explique par la suite, qu’il était important avant l’adoption du budget 2019, de connaître les éléments de mise en œuvre de la loi de programmation militaire, les contraintes et difficultés. Cela, afin de pouvoir donner leur orientation et leurs suggestions à l’ensemble des députés pour que le budget 2019 puisse connaître une amélioration dans le sens de permettre aux FDS de pouvoir s’occuper de la sécurité de leurs concitoyens.
En prenant la parole, le ministre en charge de la défense, Jean Claude Bouda, a rappelé que la loi de programmation militaire quinquennale vise à donner les moyens financiers au Ministère de la défense pour permettre la mise en œuvre du plan stratégique PSR 2018-2022. Ce plan, à en croire le ministre, a pour axe majeur, le renforcement de l’éthique et de la déontologie, le renforcement de la bonne gouvernance et le renforcement de la responsabilité. Il comprend 17 programmes, 63 actions, 256 activités avec un coût global de 725 254 753 000 FCFA a-t-il indiqué. Pour l’année 2018, il informe que la mise en œuvre de la loi a bénéficié de l’instruction budgétaire, régulée de 60 288 519 000 FCFA, consacrée exclusivement aux programmes d’infrastructure et d’équipement. Il soutient qu’il en sera de même en 2019, avec un budget prévisionnel de 70 817 316 000 FCFA. «Tous les autres programmes n’ont pas été financés», a-t-il dit.
Attaques à répétition, un plan de déstabilisation qui ne dit pas son nom
Tout en saluant l’effort consenti par le gouvernement pour la mise en œuvre de ce plan, le ministre avoue que cela est insuffisant, au regard du contexte. En effet, il explique que depuis 2015, la sécurité se dégrade de jour en jour avec des attaques répétitives. «Initialement localisées au Nord et maintenant à l’Est, aujourd’hui, il ne se passe pas un jour sans qu’une attaque ne se produise. Cela ressemble à un plan de déstabilisation qui ne dit pas son nom», a-t-il laissé entendre. Aujourd’hui, cette lutte contre le terrorisme nécessite donc, selon lui, la réorganisation des forces avec la création de nouvelles unités dans certaines régions, l’organisation d’opérations militaires permanentes, la création de forces spéciales constituées d’hommes aguerris et bien constituées, l’acquisition d’équipements spécifiques etc. «Avec la budgétisation classique des activités que nous connaissons, il serait difficile pour le ministère de faire face à ce volet dans son budget. Il nous faut donc trouver des solutions novatrices pour contourner ces difficultés», a-t-il pensé. Au niveau politique, Jean Claude Bouda souhaite que les différentes réformes soient accélérées.
Les doléances ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd
Les doléances du ministre de la défense, le vice-président de l’Assemblée nationale, Me Bénéwendé Stanislas Sankara, les a bien entendues. Il a rassuré le ministre de la disponibilité et du soutien du parlement (opposition comme majorité) à soutenir l’action du gouvernement, parce que pour lui, la sécurité n’a pas de prix et il y va de l’intérêt général. «En fonction des nouveaux besoins, l’Assemblée nationale n’hésitera pas à aller dans le sens d’une requête tendant à la hausse du budget du ministère en charge de la défense», a renchéri Me Sankara.
Thierry KABORE (Collaborateur)