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Au Burkina Faso, le ministère de la sécurité a résolument opté d’œuvrer à développer les réflexes sécuritaires chez les citoyens tant en matière de circulation routière que d’actes de banditisme. C’est ainsi qu’il est demandé aux populations de veiller au respect des feux tricolores et d’éviter les excès de vitesse dans la circulation afin de réduire les risques d’accidents dramatiques.
Normalement, la présence des forces de sécurité devrait contraindre les citoyens au respect de la réglementation en matière de circulation routière. Une action donc du concept de la police de proximité pour une collaboration et compréhension entre les citoyens et la police. Cependant, l’habitude étant une seconde nature, des gens ont du mal à se départir des mauvaises pratiques dans la circulation. Certains sont tellement pressés qu’on a l’impression de les voir s’envoler. Ainsi dans la sous-région, le Burkina est le seul pays où l’on voit en plus du feu tricolore, un policier et un volontaire adjoint de sécurité (VADS). Malgré ces trois présences, des individus ont le culot de « bruler le feu ».
Incivisme ou pagaille circulaire?
Il faut dire que le plus souvent les policiers abusent au niveau du feu. Ils arrêtent non seulement plusieurs usagers à l’orange et lorsqu’il y a délestages, ils disparaissent. Pourtant, dans des pays voisins comme le Togo, aux heures de pointe, les policiers prennent eux mêmes le relais des feux pour une gestion plus optimisée des passages.
Mais rien ne nous choque plus que lorsque nous voyons les deux roues laisser les pistes cyclables obligatoires pour se mêler aux voitures et la police regardent sans broncher.
Il faut alors convenir que l’incivisme existe. C’est à l’image ce qui se passe dans le pays. Les policiers veulent souvent bien faire les choses mais comme tout se règle par téléphone au Faso, ils ont peur de se voir muter en plein soleil à Falangoutou, Matiakoali ou autre. Comme nombre de citoyens disent le constater, à Bobo-Dioulasso, les usagers respectent mieux les panneaux stop que les gens ne respectent les feux à Ouagadougou (la police sévit plus dans cette localité qu’à Ouagadougou?).
Si on se réfère au code, la vitesse maximale en agglomération est de 50km/h. Malheureusement les voitures et autres poids lourds (sans freins et sans feux) roulent au-dessus de 70km/h. On peut comprendre qu’ils roulent la journée sans feux. Mais la nuit c’est quand même exagéré.
Intolérance des usagers
Notons qu’il y a de l’intolérance aux niveaux des usagers. Il y a des endroits où malgré votre priorité (votre feu est vert par exemple), il faut négocier avec précaution votre passage. Et sur le boulevard de la révolution qui passe devant l’ASECNA pour déboucher sur Bassawarga, aux heures de pointes (12h et 18h), la plupart des automobilistes ne veulent pas faire la queue. Ils descendent sur le bas-côté de la chaussée pour essayer de forcer le passage, quitte à cogner les piétons, les cyclistes et cyclomoteurs et les vendeurs ambulants. Ils contribuent à la dégradation de la chaussée. C’est vraiment là, un mépris du code de la route que les automobilistes ne peuvent ignorer à moins qu’ils soient passés par la courte échelle pour obtenir leur permis de conduire. Ce que ces derniers oublient, outre le fait de mettre en danger leurs vies, ils exposent également ceux des autres. Il est donc grand temps que les autorités revoient les amendes en matière de circulation routière car cela y va de l’intérêt de tous.
Wendemi Annick KABORE