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Hier magistrat militaire, le colonel Abdoul Karim Traoré se retrouve aujourd’hui devant la barre pour répondre des faits de complicité d’atteinte à la sureté de l’Etat dans le cadre du coup d’Etat manqué de septembre 2015. A ce deuxième jour de sa comparution la position du colonel n’a pas changée. Il ne reconnaît pas les faits. Mieux, il se défend. Il reconnaît s’être rendu au camp Naaba komm le 18 septembre 2015. Pour quelle raison, s’interrogent les avocats de la défense. Pour l’accusé, « En tant qu’écrivain, il est allé au camp Naaba komm pour nourrir mon intellect afin d’écrire un livre ». Mais, au camp le colonel Abdoul Karim Traoré dit jouer le rôle de médiateur. Il s’insurge contre la hiérarchie militaire qui jusqu’au 18 septembre 2015 au moment des faits n’a posé aucun acte pour donner sa position sur le coup d’Etat. A l’en croire, c’est au regard de cet état de fait et vue qu’il y avait des morts qu’il a donné son avis sur l’évolution de la situation. « Je n’ai pas rédigé un texte du CND, je n’ai pas incité le général à garder le pouvoir, J’ai dit au supérieur d’assurer la sécurité de la population » at-il dit. Avant d’ajouter est-ce que c’est mauvais ce que j’ai fait ? Pour les avocats de la défense, leur client n’a posé aucun acte, qui a contribué à l’atteinte à la sureté de l’Etat. Ils invitent le tribunal, à présenter les preuves matériels qui justifient l’implication du colonel Abdoul Karim Traoré.
« Le Colonel a contribué à la consommation du Coup d’Etat »
Dans sa narration des faits, le colonel a critiqué le code électoral adopté sous la transition, dénoncé la gestion de la transition, et la politisation du RSP. Et c’est là que la partie civile fonde son jugement. Pour Maitre séraphin Somé en s’attaquant au code électoral et la gestion de la transition montre que colonel Abdoul Karim Traoré valide le contenu du Conseil National pour la Démocratie (CND). Et les actes posés par ce dernier ont contribué à la consommation du coup d’Etat d’où l’acte de complicité par collaboration. Avant de battre en brèche l’idée de l’accusé selon laquelle il s’est rendu au camp pour chercher des informations afin d’écrire un livre.
A la suite du colonel Traoré, c’est Abdoul Karim Bagnan agé de 34 ans, père de 5 enfants et commerçant de profession de se pointer à la barre. Il est accusé de coup et blessure sur 42 personnes et dégradation volontaire aggravée de bien. A la barre, il reconnaît partiellement les faits. « Je reconnais avoir fait partie de ceux qui ont donné des coups à Nicolas Kaboré à l’hôtel Laîco. Je regrette et je présente mes excuses à Nicolas Kaboré ainsi que ses proches », à laisser entendre Abdoul Karim Bagnan. Mais il refuse d’être le cerveau de ceux qui ont saccagé le domicile de Salifou. A la confrontation des procès-verbaux, il réfute les faits et dit être victime d’un acharnement politique car militant du Congrès pour la démocratie et le Progrès (CDP).
Le procès reprendra le vendredi 04 octobre 2018 avec le même accusé.
M’pempé Bernard HIEN