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Personnellement, je ne saurais bien évidemment pas apporter une réponse satisfaisante face à ces questions qui relèvent, à mon avis, d’un enchevêtrement de choses complexes et multidimensionnelles et qui nécessitent une pluralité de regards pour être vraiment analysées à sa juste valeur par des voix autorisées. Toutefois, nous avons quand même fait le constat que les cultures organisationnelles des pays où la qualité de vie est vraiment meilleure, reposent sur des fondamentaux, sur certains concepts, des outils et méthodes. Mais également sur certains comportements (savoir-être, savoir-faire) adoptés naturellement par un large public et qui les permettent d’être à la hauteur des enjeux modernes, de pouvoir vivre constamment d’importantes nouvelles mutations et de s’élever au-dessus des autres nations par leur attitude. Néanmoins, ce sont des savoir-être, des savoir-faire que les habitants des pays en voie de développement n’emploient guère en dehors d’un tout petit monde réduit.
Par exemple, il n’est pas courant dans notre culture nationale, au sein de notre vie familiale, sociale et professionnelle de voir appliquer naturellement la démarche universelle « 5S » https://goo.gl/HaXXsH (Un mot qui revient constamment à la mode depuis les années 50). Il s’agit-là d’un ensemble de disciplines de racines japonaises, accessibles à tous, pour tous ceux qui recherchent l’excellence.
Comment se départir de l’informel, du gâchis délibéré, des nombreuses pertes de temps, de l’inefficacité, et de l’encombrement et de l’insécurité et des saletés dans nos bureaux, nos foyers et nos rues si la méthodologie « 5S » accessible à tous n’est pas bien pratiquée ? Comment pourrait-on devenir des pays industrialisés, ou produire de bons développeurs d’applications technologiques, si dès l’école dès le bas-âge, la plupart d’entre nous, ne maîtrisons ni n’appliquons dans notre vie au moins la méthode 5S ? Comment gagner la coupe du monde de football si nos joueurs n’ont pas l’état d’esprit de la démarche 5S dans leur stratégie et tactique ? Comment nos Mairies pourraient numéroter systématiquement toutes les habitations de tous nos quartiers et transformer physiquement nos cités, les rendre propres si la méthodologie « 5S », ou « kaizen » ou « Lean » n’est pas inscrite dans nos lotissements et dans les faits et gestes de l’administration publique ?
Je crois qu’il est urgent pour nous de savoir aujourd’hui traiter nous-mêmes les causes de notre pauvreté. Une affaire dit-on que seuls les experts, les politiques, les économistes, les industriels pourraient résoudre. Je crois que l’enjeu va plus loin que cela. Dans une ère où la plupart des savoirs, des fondamentaux des professions, des compétences transversales sont accessibles sur la toile, il est de bon ton que les populations s’approprient aujourd’hui en dehors des salles de classe par l’auto-formation, les concepts de bonne gouvernance, les actions de développement, les bonnes méthodes comme les démarches les mieux adaptées qui, après tout, ont été conçues pour nous prêter main-forte et qu’on s’implique tous entièrement dans leur généralisation au sein de notre société. Nous devons accompagner nos dirigeants dans ce sens. Projetons-nous sérieusement dans les années à fort potentiel à venir en repartant d’une feuille blanche afin de créer une nouvelle version de l’Afrique au XXIème siècle.
Et pour ce faire, inspirons-nous peut-être des bonnes pratiques des pays qui sont régulièrement classés en tête à la fois pour leurs résultats remarquables et pour leur bien-être et évitons les mauvaises pratiques qui persistent, qui reviennent régulièrement et qui mettent si mal nos économies.
Dian Diallo