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A la faveur de la commémoration du 31e anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara et alors que la situation sécuritaire est de plus en plus délétère, le balai citoyen a organisé à Ouagadougou une conférence sur la sécurité pendant la révolution.
C’est le premier acte de la commémoration de l’assassinat de Thomas Sankara qui est en rapport avec l’actualité. Le thème du panel est intitulé : politique sécuritaire sous le CNR : quels enseignements pour la situation sécuritaire actuelle au Burkina Faso et en Afrique de l’Ouest. Trois militaires de haut rang témoins privilégiés de l’époque, ont tenu en haleine le public venu nombreux sur la manière dont le pouvoir de la révolution parvenait à assurer la sécurité sur le territoire. Pour les organisateurs, il y a lieu d’interroger la période révolution en vue d’envisager des solutions aux problèmes sécuritaires. L’idée de tous les conférenciers est que la solution ne peut venir d’ailleurs…
Pour le colonel Bernard Sanou alors chef du génie militaire à l’époque révolutionnaire » la révolution burkinabè n’était comparable à aucune autre révolution d’autant qu’elle consistait à un changement de mentalités dont l’esprit consiste en une adaptation aux problèmes concrets ». Sur le plan sécuritaire, cela s’est traduit par la création des comités de défense de la révolution(CDR) qui sont des structures de mobilisation et de défense de la révolution avec leurs moyens. « Cela permettait de faire un maillage complet du territoire. Ces mesures avaient même permis de diminuer les effectifs militaires et de réaménager les moyens à d’autres secteurs tout aussi prioritaires » ajouta Pierre Ouédraogo qui était le secrétaire général desdits CDR. Il explique que les éléments dont il avait la charge du commandement, se faisaient constituer en des escadrons de motocyclistes chargés d’harceler les forces ennemies qui pouvaient entrer sur le territoire mais pour lesquelles, il sera difficile d’en sortir. L’armée de l’air se chargeait quant à elle des opérations antiguérilla.
Pour le colonel de gendarmerie Ousseini Compaoré, la tactique était d’empêcher par tous les moyens que les combats ne se déroulent pas sur le territoire burkinabé par la dissuasion. Toutes les structures étaient alors engagées à cet effet à travers le renseignement. Pour le gendarme, l’abondance des moyens reflète de l’incapacité des chefs.
Soumana LOURA