An 4 de l’insurrection populaire : des acteurs de premier plan se penchent sur les acquis et les perspectives

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Dans le cadre de la célébration de l’an 4 de l’insurrection populaire et de la résistance au coup d’Etat, une conférence publique a eu lieu le 27 octobre 2018 à Ouagadougou. Elle a été animée par des acteurs qui s’estiment avoir été à l’avant-garde de cette insurrection. Ceux-ci se sont penchés sur les raisons qui ont abouti à ce soulèvement, les acquis ainsi que les perspectives.

 

Les communicateurs étaient au nombre de trois dont Martine Yabré, une actrice de la société civile et deux politiques, le ministre de la Fonction publique Séni Ouédraogo et celui de la Jeunesse de la formation et de l’insertion professionnelle, Smaila Ouédraogo. Pour la première, c’est le peuple burkinabé dans son ensemble qui est l’acteur de l’insurrection même s’il y a des querelles de paternité. Le peuple était guidé par la volonté de mettre fin au projet de loi qui selon elle « avait pour but de faire éterniser un régime au pouvoir ». Elle n’occulte tout de même pas des questions de gouvernance telles que les problèmes fonciers, de crimes économiques et de sang, la corruption, etc.

Le Ministre de la Jeunesse, de la formation et de l’Insertion professionnelles, Smaila Ouédraogo estime lui aussi que les raisons qui ont poussé le peuple à la révolte sont multiples et l’article 37 n’est que l’élément déclencheur. Les causes sont à la fois objectives et subjectives. Les dernières s’expliquent du fait de la longévité du pouvoir. « L’idée de ne voir qu’une seule et même personne a fini par inculquer au peuple la volonté de changer ».

 

Quant au Professeur de Droit et ministre de la Fonction publique Séni Ouédraogo, il estime que si le peuple est bien l’instigateur de l’insurrection, il a fallu qu’il soit canalisé par une tête de prou : Zéphirin Diabré. Sans oublier le rôle décisif joué par d’autres acteurs comme ceux de la société civile-dans toutes ses composantes- qui ont joué un rôle d’avant-garde à travers les sensibilisations notamment.

 

De ce qu’il reste de l’esprit de l’insurrection

L’esprit de l’insurrection se serait-il effrité ? « Non » estime le ministre de la Jeunesse qui met au crédit de celle-ci les « avancées démocratiques ». « Plus personne ne peut s’éterniser au pouvoir » analyse-t-il. Enfin l’esprit de l’insurrection se ressent selon lui par le fait que « les dirigeants sont plus à l’écoute du peuple ».L’activiste est allé jusqu’à dire que cet esprit est en éveil mais rappelle que le contexte ne sied plus. Elle note « quelques avancées » en termes de gouvernance mais insiste sur la nécessité d’accélérer certains dossiers comme ceux de la réconciliation.

 

« Les Organisations de la Société Civile(OSC) ont besoin de plus de moyens et que les femmes devraient être mieux prises en compte dans la gouvernance », suggère-t-elle tout de même. Sur la question des acquis, le ministre de la Fonction publique s’est montré plus sévère. Faisant allusion aux revendications sociales, il juge que « les Burkinabé ont ramené les cendres de l’insurrection dans le volet administratif». Le ministre dit noter une montée des corporatismes tant et si bien que selon lui, la prochaine insurrection risque d’être celle des chômeurs contre les fonctionnaires parce qu’à l’entendre, à terme, l’Etat ne sera plus en mesure de recruter. Ce qui mettra fin au « rêve burkinabé ».

Soumana LOURA

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