Procès du putsch : « je ne suis pas à la barre pour charger quelqu’un » Abdoul Aziz Korogo

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Accusé de meurtres, coups et blessures volontaires, complicité d’attentat à la sureté de l’Etat, le Commandant Abdoul Aziz Korogo est à son troisième jour de comparution ce mercredi 7 novembre 2018 devant le tribunal militaire de Ouagadougou. Un troisième jour à atmosphère tendue entre l’accusé et quelques avocats d’autres. Ces avocats prétendent que l’accusé, après avoir dit la veille qu’il n’était pas là pour charger quelqu’un, doit dire clairement ce qui s’est passé lors des faits.

Parfait jeu de ping-pong entre l’accusé et quelques avocats de la défense à l’audience du jour. En effet, après avoir fait sa déposition les jours passés, l’accusé a eu droit à répondre à bon nombre de questions tour à tour du parquet, de la partie civile, et maintenant des avocats de la défense.
A certaine question des avocats de la défense, l’accusé a déclaré à la barre qu’il n’était pas là pour « charger quelqu’un » mais pour « dire clairement ce qui s’est passé » les 16 septembre et jours suivants. Pour lui quand on fait des choses, on se doit de les assumer.

Lors de l’audition, du Commandant Abdoul Aziz Korogo il avait expliqué qu’avant et pendant le coup d’État, il avait eu quelques couacs avec certains éléments du RSP qu’ils qualifient d’éléments incontrôlés. Il s’agit du sergent-chef Koussoubé Roger dit  » Le Touareg », le soldat de première classe, Zongo Amado, le sergent-chef Zerbo Mohamed. « Quand j’ai pris le commandement, Zerbo Mohamed et bien d’autres personnes organisaient des réunions avec les moyens du corps (voitures, motos) sans l’autorisation d’officiers. Je les ai appelés pour comprendre et leur ai demandé de réintégrer les moyens du corps. Il n’y a pas eu d’exécution. Je suis allé voir le Chef d’Etat-Major particulier de la présidence pour lui expliquer cet incident », a relaté le Commandant Abdoul Aziz Korogo. Me Idrissa Badini avocat de Zerbo Amado en voulant savoir d’avantage n’a pas eu gain de cause car l’accusé a souhaité ne pas revenir sur cet incident qui ne fait pas honneur à l’armée.

A entendre certains avocats de la défense, le même refrain est donné par les gradés –officiers- quand il s’agit de parler des éléments incontrôlés et indisciplinés du RSP :Koussoubé Roger, Zerbo Mohamed, Sanou Ali, Poda Ollo, etc. On nous sort toujours les mêmes noms comme si c’était le tube de l’année des officiers » a déploré Me Idrissa Badini.

Quant à Me Alexandre Sandwidi, avocat de Koussoubé Roger, Zongo Amado (l’homme qui aurait menacé de tirer sur le Commandant Korogo) et Nafion Nébié), la présence d’éléments incontrôlés au sein du RSP, est le signe que le Commandant Abdoul Aziz Korogo n’était pas à la hauteur de la responsabilité à lui confiée. Il devait, selon lui, démissionner.

« Si un militaire, à sa première difficulté, dit qu’il va démissionner, alors il aura intérêt à retourner pour la formation militaire » a répondu l’accusé.

Mireille BAILLY

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