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Au troisième jour de sa comparution, le colonel-major Kéré a fléchi sur sa position. Celui qui a toujours clamé son innocence se rétracte quelque peu. S’il a « collaboré » avec les putschistes, c’est par rapport au contexte : seul il ne pouvait rien contre un mouvement auquel même la hiérarchie ne s’est pas clairement opposée.
« J’ai posé des actes qui ont pu consolider le coup d’Etat parce que j’étais mis devant le fait accompli. D’autant que la position de la hiérarchie militaire n’était pas sans équivoque : « Au début la hiérarchie avait mine d’accompagner le mouvement » se justifie le colonel-major Kéré. D’où sa conclusion : « J’ai le sentiment d’avoir été trahi parce que j’ai fait preuve de loyauté envers le président du Faso dont j’avais la charge d’assurer la sécurité. S’il n’a rien entrepris pour le libérer, c’est parce qu’il n’avait pas d’hommes sous son commandement explique-t-il.
Pour maitre Farama, tout acte entrepris en vue d’appuyer un coup d’Etat implique une culpabilité de la part de l’auteur de cet acte même si l’acte en question a été commis par peur de représailles. « On n’est pas moins putschiste parce qu’on a peur » conclue Me Farama. Qui se dit intrigué que le colonel-major Kéré accepte de recevoir 160 millions de la part de Diendéré. Cette somme devant servir à encourager les hommes (du RSP).
Pour ce qui est des messages envoyés par les responsables militaires ivoiriens, l’avocat de la partie civile a fait l’analyse suivante : Si le l’accusé n’a pas émis de vœu de ne plus recevoir les messages, c’est bien qu’il approuvait que ceux-ci lui soient envoyés. Ce que l’accusé nuance :il s’agit juste de « conseils » d’amis et non des ordres. « Si le colonel-major Kéré a envoyé des hommes aux frontières ivoirienne et togolaise pour réceptionner des armes pour la gendarmerie et la police, c’est bien parce que celles-ci en ont exprimé le besoin.La mission à la frontière ivoirienne s’étant faite avec l’hélicoptère de l’armée, il n’y a pas de raison que d’autres militaires n’aient pas à comparaitre » estiment les avocats de la défense.
Soumana LOURA