Procès du putsch : la défense du colonel-major Kiéré minimise la portée de sa participation au coup d’Etat

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La défense du colonel-major Kiéré en était aux plaidoiries à son quatrième jour de comparution le 16 novembre. Pour elle, le colonel-major n’a posé aucun acte positif allant dans la consolidation du coup d’Etat.

« Après qu’il a été arreté, le président Kafando a demandé à lire et à méditer, ce qui atteste si besoin en était, des bonnes conditions de détention dont il était l’objet ». Maria Mireille Barry l’un des avocats du colonel-major Kiéré est formelle : le coup d’Etat de septembre 2015…n’en était pas vraiment : « Il s’agissait d’un putsch fantôme » décrit-elle. Elle met en avant le fait que « le colonel-major Kiéré a plutôt travaillé à un dénouement heureux de la crise ». Comme lorsqu’ il a encouragé le commandant Korogo à négocier chez le Moro Naaba les conditions d’un aboutissement heureux où lorsqu’il a appelé au redéploiement des éléments du RSP après que celui-ci a été dissous.

Quant à l’infraction que constitue la signature du communiqué du Conseil national de la démocratie(CND), les deux avocats y sont allés chacun dans sa manière de dédouaner l’accusé :quand maitre Barry estime qu’ayant servi sous les ordres du général Diendiéré depuis 30 ans, cet acte d’obéissance en plus pouvait s’expliquer, maitre Michel Traoré considère que la signature ne pouvait pas être considéré comme un « appui » d’autant que la non signature par le colonel-major ne pouvait aucunement empêcher que ledit coup d’Etat ait lieu. Et surtout que l’acte de signature a été commis ‘’après’’ l’arrestation du président et de ses ministres.

Une victime du coup d’Etat

Alors que l’accusé confie que son domicile au village ainsi que celui de son frère ainé ont été perquisitionnés et que le domicile de Ouagadougou a été saccagé, Mireille Barry qui salue le « sens élevé » de l’accusé, opine : « le colonel-major Kiéré peut être considéré comme…une victime du putsch ». Quant aux messages reçus, la défense considère que son client n’a pas à répondre de messages auxquels il n’a pas répondu ni même lus. Du reste, relève maitre Barry, le nombre de personnes qui ont cherché à contacter son client relève d’un fait :il est l’interlocuteur auquel tout le monde peut parler à tout moment…

Le procès ne se tiendra pas le lundi 19 novembre et pour cause, les avocats dont un membre a perdu sa mère, veulent observer un jour de deuil. Le procès ne reprendra alors que le mercredi 21 novembre, lendemain du mouloud.

Soumana LOURA

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