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Tanga Ramdé, maire de la commune d’Imasgo (située à 25 km de Koudougou) s’est prêté à l’exercice de la redevabilité le Samedi 15 Décembre 2018. Cette journée a servi de tribune pour le maire et son conseil municipal, de présenter leurs réalisations au titre de l’année 2017, avant d’échanger avec les citoyens sur leurs préoccupations. A l’issue de cette activité qui se tient grâce à l’appui de l’Association Monde Rural (AMR), un Espace de dialogue et d’interpellation communautaire (EDIC) constitué de douze membres a été mis en place pour veiller à la mise en œuvre des activités du conseil municipal
Le Code général des collectivités territoriales du Burkina Faso fait obligation aux responsables des collectivités de rendre compte régulièrement de leur gestion aux populations. C’est donc pour répondre à ce devoir de redevabilité que le conseil municipal de la commune d’Imasgo élu en 2016 a organisé cette activité. Première du genre depuis la création de la mairie, cette activité a permis à Tanga Ramdé, président du conseil municipal d’Imasgo, d’informer, de diffuser et de rendre directement compte des actions réalisées en 2017 à la population.
Un face à face pour partager les résultats escomptés en 2017 par la commune
Pendant près de deux heures d’horloge, le maire de la commune d’Imasgo, a soigneusement présenté la gestion 2017 de sa commune ; et cela sous le regard bienveillant de la population. Une activité selon le maire, qui fut un moment de conjugaison des énergies entre la population et le conseil municipal pour partager les résultats escomptés pour l’année 2017 et aussi d’échanger sur les différentes solutions pour répondre aux difficultés rencontrées. Pour ce qui est du bilan de 2017, avec un budget prévisionnel de 265 861 865 F CFA, la commune a pu recouvrer à la date du 31 Décembre 2018, des recettes d’un montant de 229 937 368 F CFA dont 14 524 785 F CFA de recettes propres à la commune. Selon Mr Ramdé, malgré la rareté des ressources, le bilan a été positif. ‘’Il faut reconnaitre que les ressources font défaut, mais tout ce que nous avons planifié pour être exécuté l’a été. A partir de 2016 jusqu’en date, nous avons construit cinq Collèges d’enseignement général (CEG), cinq écoles primaires, nous avons ouvert deux CSPS et nous sommes en train de construire un autre CSPS. Nous avons doublé l’offre sanitaire’’ s’est réjoui le maire d’Imasgo.
Un bilan positif, mais avec une faible mobilisation des recettes locales
Cependant la part contributive de la commune en 2017 qui se chiffre à quatorze million est très faible, a regretté le président du conseil municipal de la commune d’Imasgo. Pour lui, cela est dû à la méconnaissance de la décentralisation par la population : ‘’ Les uns et les autres n’ont pas compris que ce sont les habitants qui sont les acteurs du développement local. Donc il faut de la sensibilisation pour que tout le monde se mobilise autour de la décentralisation’’. Et pour y arriver Tanga Ramdé n’a pas hésité à lancer un message en guise d’interpellation aux fils et filles de la commune d’Imasgo : « Je demande à tous les fils et filles de la commune de rester soudé pour que main dans la main, nous puissions conjuguer les efforts pour mobiliser davantage les ressources afin de faire face aux questions de développement. Le maire et ses conseillers uniquement ne peuvent pas le faire, donc où que vous soyez, il faut que vous puissiez apporter votre concourt pour qu’ensemble, nous portons très haut le flambeau du développement. »
Une première expérience pour Ismago qui a incité la population à plus d’implication
Tanga Ramdé à l’issue de la présentation de son bilan de l’année 2017, est passé à la phase des échanges. La synthèse de l’ensemble des préoccupations a été assortie en trois recommandations. Il s’agit de la conscientisation de la population sur le bien-fondé de la décentralisation, la dynamisation du mécanisme afin d’accroitre les fonds propres de la commune et la mise en place d’un cadre de concertation entre la commune et la population afin de parler des questions de développement. Pour assurer le suivi de la mise en œuvre de ces recommandations, un Espace de dialogue et d’interpellation communautaire (EDIC) constitué de douze membres a été mis en place. Cette journée de redevabilité, représente une première expérience aux yeux de la population d’Imasgo. ‘’ Auparavant nous ne savions pas où allaient les taxes que nous payons et cela ne nous encourageait guère à les payer. Et cette activité m’a permis de comprendre comment se fait la gestion des fonds de la mairie et de aussi de savoir ce qu’on fait des taxes. Je pense que si des actions de redevabilité de ce genre se multipliaient, ça nous encouragerait à une plus grande implication dans les actions de développement de la commune’’ a laissé entendre Yacouba Samba un habitant de Imasgo.
Aziz KABORE (Correspondant)