Politique : Une année charnière ?

0
analyse-politique-bilan-2018

[responsivevoice_button voice= »French Female » buttontext= »Ecouter l’article »]

Du congrès du Congrès pour la Démocratie et le Progrès(CDP) à celui de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) en passant par les rentrées politiques des différents partis politiques, l’année 2018 a été riche en rebondissements politiques et politiciens. Rebondissements qui vont peut-être marquer le paysage politique pour de nombreuses années. Nous revenons sur les plus significatifs.

La classe politique burkinabé a le sens de la formule choc et des phrases poignantes, de phrases métaphoriques qui traduisent très souvent un appel de pied qui lui-même préfigure une configuration politique en devenir. Ainsi en est-il de la formule du Chef de File de l’Opposition(CFOP) qui lors du septième congrès ordinaire du CDP a lâché : « Au Burkina Faso, il y a trois baobabs (grands partis)…Si deux se mettent ensemble, ils sont en mesure de terrasser le troisième ». L’appel de pied à un CDP qui a sans doute traversé l’une des pires épreuves de son Histoire en 2015 est clair. Il est un fait qui n’a pas échappé au président du parti du lion. Si le CDP dont il est issu -et qu’il a par la suite combattu -avait été dissous, que nombre de ses leaders ont pris le chemin de l’exil, que d’autres ont été emprisonnés, force est de constater un fait : le CDP reste un parti qui compte et dont le soutien peut être déterminant en cas de second tour en 2020. Quand ce 05 mai Eddie Komboigo qui a depuis été réélu à la tête du CDP s’est levé de son siège pour s’offrir un bain de foule avec Zéphirin Diabré, il n’est pas certain qu’il se voit en faiseur de rois en 2020. En témoignent les tournées qu’il a entreprises dans toutes les provinces pour remobiliser ses troupes.

Quant à l’UPC, il pourrait pâtir lourdement de sa perte des électeurs se reconnaissant dans les treize(13) élus du groupe Rassemblement Démocratique(RD). Reste à savoir ce que pèsent électoralement « la bande à Simboro » qui par ses prises de positions à l’Assemblée semble se rapprocher de la majorité. De quoi permettre à cette majorité constituée autour du Mouvement du Peuple Pour le Progrès(MPP) de rester au pouvoir pendant les cinquante prochaines années comme l’a promis le chef du gouvernement lors de la rentrée politique dudit parti ? L’Opposition est convaincue que non : « le système de vases communicants que nous observons actuellement au sein des militants nous permet de croire qu’en 2020, tout est possible… » a entonné Zéphirin Diabré lors du congrès du CDP. Le bilan du président joue aussi en sa défaveur n’ont cessé de clamer les opposants au cours de leurs nombreux points de presse dénommés « les mardis du CFOP », toute une trouvaille !

Quoi qu’il en soit, l’UPC a aussi tenu le pari de la mobilisation lorsqu’il a tenu son troisième congrès ordinaire en juillet dernier. Le vote des électeurs de la diaspora qui a été confirmée par la Loi électorale du 30 juillet fera-t-il pencher la balance en faveur du CDP comme le prédisent certains analystes ? Si oui qui sera le plus grand perdant ? Cette guéguerre en « baobabs » ne doit pas cacher les remous au sein des ‘’petits partis’’. Ainsi le Front Patriotique pour le Renouveau(FPR) et du Progressiste Unis pour le Renouveau(PUR) sont considérés comme émanant respectivement de l’ancien ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Tahirou Barry et de Alexandre Sankara qui n’aurait plus tous les deux pieds au sein de l’Union pour la Renaissance(UNIR).

Alors que les élections présidentielles sont prévues pour se tenir dans deux ans, nul doute que beaucoup de scénarios sont susceptibles de se produire. Mais il y a fort à parier que 2018 aura donné une avant- première de ceux-ci.

Soumana LOURA

LAISSER UN COMMENTAIRE

Veuillez laisser un commentaire
Veuillez entrer votre nom

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.