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A la suite de l’adjudant-chef major Badiel Eloi, c’est l’adjudant Nion Jean Florent qui est passé devant le tribunal militaire. Comme son prédécesseur, lui aussi maintient les propos qu’il avait tenus les 02 et 05 juillet 2018.
Dans son récit, l’adjudant Nion affirme s’inscrire totalement en faux face aux propos tenus par le général Diendéré : « Je n’ai ni commandité, ni organisé, ni planifié, ni exécuté l’arrestation des autorités de la transition » lors de son passage à la barre. Pour lui, si le général était venu en premier à la barre, il n’allait pas tenir les propos qu’il a tenus. Aussi, au regard du comportement « mauvais » du sergent-chef Koussoubé, l’adjudant Nion explique : « Si le sergent-chef Koussoubé peut sacrifier sa famille pour de l’argent, moi à sa place je ne le ferais pas. Je ne vois pas pourquoi, il joue à ce jeu. Quand tu es assis dans le box des accusés et que tu as écouté ce qui se dit, tu ne peux que tomber malade ». Et d’ajouter que pire encore personne ne savait que le 16 septembre, il s’agissait d’un coup d’Etat, sauf Koussoubé et le général ». A en croire ses propos, depuis leurs arrestations, ils souffrent dans leur corps , des épouses sont parties ; et la leçon qu’ils ont apprise, ils ne vont jamais l’oublier et cela ne va jamais se répéter.
Concernant les affirmations du major Badiel, l’adjudant Nion les a acquiescé – ayant oublié ses portables, il m’a effectivement instruit d’appeler Diallo Adama. Quant au soldat Ly, c’est moi qui l’ai appelé de venir pour un renfort. Concernant la somme des 1.941.000FCFA, l’adjudant Nion a affirmé ne pas avoir connaissance de la nommé Ouattara Kadidia. De ses dires, l’argent leur a été transféré par un de ses amis du nom de Delta Force. Et quand le parquet lui demande pourquoi, il n’avait pas fait de telles déclarations à son premier passage, l’accusé stipule que : « lorsque tu te fais des ennemis, il ne faut jamais tout dévoiler ». Pour lui, lorsque le général est passé, il allait dire que c’est lui qui a commandité le coup et là il n’allait pas revenir.
Clash entre les avocats
Si quelqu’un a eu le courage de dire, de faire quoi que ce soit, il doit également avoir le courage de l’assumer. Le sergent-chef koussoubé était l’homme de confiance du général. Il ne pouvait pas passer par quelqu’un d’autre pour passer son message. En lisant son PV d’interrogatoire dressé en Côte d’ivoire on se rend compte de la proximité des relations entre les deux hommes. Et à maitre Sandwidi de défendre son client : « C’est un pur montage de dire que c’est le sergent-chef qui a apporté le message du général ».
Wendemi Annick KABORE