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La vente de nuit est un phénomène récurrent dans la ville de Ouagadougou. A l’image des supermarchés et de certaines boutiques qui restent ouverts jusqu’à une heure tardive de la nuit, il y a aussi des commerçants de nuit qui longent le long des voies avec leurs marchandises. L’objectif de ce dur labeur est la recherche perpétuelle de pain quotidien. Pour certains de ces vendeurs, ces bordures de voies sont le lieu propice pour faire de bonnes affaires, mais c’est aussi le temps favorable pour certains riverains de faire leurs achats à leur descente de travail.
La question que l’on se pose maintenant c’est, est ce que la vente de nuit rapporte vraiment, au regard des marchés qui se sont vulgarisés dans tous les quartiers. Même si c’était le cas, est ce que cela ne présente pas d’énormes dangers pour les vendeurs, qui sont souvent exposés à des risques de vols ou d’accidents. Ainsi, si Adama Tiemtoré vend des chaussures « hommes»au bord de la voie, ce n’est pas parce qu’il aime prendre le risque mais par manque de moyens. Car dit-t’il « vendre en bordure de voie présente d’énormes risques pour moi mais c’est parce que je n’ai pas le choix. Je n’ai pas les moyens de louer un stand au marché ou le loyer va me couter au moins 10 000F le mois, alors que je suis à la recherche de mon pain quotidien ici » Aussi poursuit-t-il « Quant au marché, nous faisons souvent de bonnes affaires, car plusieurs travailleurs préfèrent se ravitailler chez nous que d’aller au marché par manque de temps, sauf que permanenment le danger est en train de nous guetter ».
Si la vente aux bordures de voie, malgré les risques que cela présente, est un moyen de subsistance pour Adama Tiemtoré, cependant c’est un moyen d’arrondir les recettes journalières pour Brahima Ouedraogo, vendeur de sacs artisanaux. Comme on le dit souvent, les oiseaux qui volent ensemble n’ont pas souvent le même plumage. « Nous avons une place au marché ou nous vendons nos articles. Mais cela ne suffit pas. Raison pour laquelle nous sommes également ici pour rehausser nos revenus. Quant aux risques du métier, nous nous en remettons à Dieu ».
Flore KINI