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Ilboudo Mohamed Rachid au préalable inculpé comparait en tant que témoin depuis hier 04 février 2019. A ces côtés, les accusés Fayçal Ousseini Nanéma et Adboul Karim Baggna dit Lota ont été conviés à donner plus de précisions par rapport aux déclarations du témoin. Au cours de l’audience, le témoin a traité l’accusé Fayçal Ousseini Nanéma de personne dangereuse et demande à la juridiction d’être vigilant car il dit vouloir l’amener dans sa tombe. Aussi, le général Gilbert Diendéré suites aux déclarations faites par l’accusé Nanema l’a traité de menteur.
Le coup de gueule des témoins se poursuit au tribunal militaire, et les sons ne font que varier selon les avocats de la défense. Aujourd’hui après que le témoin Mohamed Rachid ait terminé sa déposition, le président du tribunal a fait venir à la barre les accusés Fayçal Ousseini Nanéma et Abdoul Karim Baggna dit Lota. Pour essayer de comprendre s’il s’était rendu chez le témoin, l’accusé Fayçal Ousseini Nanéma répond. « C’est le général qui m’a envoyé chez Ilboudo Mohamed Rachid pour récupérer une carte mémoire. » a-t-il déclaré. Subitement dans la salle on entend la voix du général qui laisse entendre que l’accusé ment. « Tu mens » a-t-il dit depuis le box des accusés sans le laisser terminer sa déclaration.
Face à une telle réaction le président n’a pas manqué de rappeler à l’accusé que s’il voulait la parole alors qu’il la demande. Mais le général répond qu’il n’avait rien à dire. Et à Fayçal Ousseini Nanéma de rétorquer : « il m’a dit de contacter Mohamed pour prendre la carte mémoire qui contient de la musique, des films et des choses qui ne sont pas bonnes. Si aujourd’hui il dit qu’il ne le reconnait pas il me déçoit ». Quant au témoin, il affirme ne pas se reconnaitre dans ses déclarations faite par Fayçal au sujet de la carte mémoire puisqu’il n’a jamais eu de relation avec le général Diendéré.
La déclaration faite par l’accusé Fayçal Ousseini Nanéma a troublé le parquet militaire qui demande au président l’application de l’article 118 du code de justice militaire. Il estime nécessaire que le tribunal se saisisse de cette carte mémoire pour en connaitre le contenu. Sur ce, la partie civile s’aligne du côté du parquet pour demander l’application de cette loi.
Les avocats de la défense quant à eux ont demandé à ce que cette pièce soit écartée car elle n’a rien à voir avec le procès en cours comme l’a signifié l’accusé Fayçal.
Puis, pour trancher, le président du tribunal a invité l’accusé Gilbert Diendéré à la barre. Est-ce exact que vous avez envoyé Fayçal chez Rachid ? Au général Diendéré de répondre : » Non monsieur le président, je ne l’ai pas envoyé ». Et d’ajouter qu’il n’a vu le nommé Mohamed Rachid Ilboudo qu’à la Maison d’arrêt et de correction militaire (MACA).
A la suite du témoin Mohamed Rachid Ildoudo, Eddie Komboigo a également comparu à la barre. Venu en retard pour l’audition parce qu’il dit n’avoir reçu la citation qu’à ce jour du 05 février. Il reste peu prolixe quand à certains détails sur les évènements du 16 septembre et jours suivants. Il reconnait seulement avoir convoqué une réunion pour changer les listes des candidats. L’audition a été suspendue du fait du décès du frère du général de division Tinga Robert Guiguimdé. Son inhumation aura lieu cet après-midi à Nanoro. L’audience reprendra le mercredi 06 février 2019 avec la suite de la déposition du témoin Eddie Komboigo.
Mireille Bailly