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L’audition de ce lundi 11 février 2019 s’est ouverte avec la suite du témoignage de l’ex Directeur Général de la police, Lazare Tarpaga. A cette ouverture la défense charge le témoin en lui disant qu’elle doute des éléments de témoignage que ce dernier a apporté, au regard de son attitude qui selon elle n’inspire pas confiance.
Le témoignage de l’ex directeur général de la police est remis en question par la défense, qui à son corps défendant n’a pas manquer de le cribler de questions. Tout cela porte à croire que le témoignage de Lazare Tarpaga touche du doigt la culpabilité de certains clients de la défense dont le capitaine Dao Aboulaye et le colonel major Boureima Kiere. Mais, à la défense de ne pas se laisser faire. Elle tente de se blanchir, naturellement en faisant le lien avec la perte de mémoire subite du témoin quant au retour sur des éléments de témoignage qu’il avait déjà eu à donner. Aussi, l’omission d’un détail dont l’argent reçu des mains du capitaine Dao Abdoulaye, ce qui ne figure dans son procès-verbal. Voilà ceux sur quoi la défense se base pour marteler le témoin.
Pour elle, cette attitude d’oubli ou d’omission de certains éléments clés n’inspire pas confiance. « Avec ce témoin nous avons remarqué que lorsqu’une observation n’est pas à son avantage et tend à l’impliquer, alors il perd la mémoire. Mais aussi il a passé sous silence certains éléments de ses contacts avec le général Diendiére. Alors nous concluons qu’au lieu que les dires de ce témoin apportent de la lumière, elles apportent plutôt de l’obscurité » a observé Me Mireille Barry. Avant de renchérir « concernant cette question d’argent que le général Diendiére aurait donné à travers le capitaine Dao à la police pour la question de maintien d’ordre, nous refusons ce témoignage car ce n’est pas le témoin lui-même qui a reçu cet argent. Car pour moi un témoin ne dit que ce qu’il a vu pas ce qu’on lui a rapporté ».
A la suite de la défense, c’est le parquet qui vient en appui au témoin. Ce parquet qui a pour coutume de jouer le rôle de l’accusation s’est transformé en un défenseur pour le témoin. Il a vite renvoyé la balle à la défense qui ne cessait d’accabler le témoin durant l’interrogatoire, à travers ses questions et observations. Pour lui le témoignage de Lazare Tarpaga est bel et bien pertinent et ne contient aucun élément de doute, sauf si ses éléments représentent une pierre d’achoppement pour quelques accusés dont les avocats ne cessent de défendre avec ferveur.
Flore KINI