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La confrontation des arguments entre le colonel-major Naba Théodore Palé et le général Diendéré a pris un tournant ce 18 février 2019. Le premier a, en effet, vu ses propos confirmés par un témoin de taille en la personne du directeur des études et des statistiques sectorielles au ministère de la Défense : le colonel-major Noufou Béréhoudougou qui soutient aussi que la hiérarchie militaire n’a nullement accompagné le putsch comme le soutient le général Diendéré.
L’audience de ce 18 février a consisté à un ballet d’officiers supérieurs. Depuis le temps de son interrogatoire jusqu’à la phase actuelle des confrontations, le général Diendéré est catégorique : la hiérarchie militaire a accompagné « le mouvement d’humeur qui s’est mué en putsch » comme il l’a décrit lors de la rencontre du 16 septembre quand il a réuni les officiers supérieurs de l’armée pour demander cedit accompagnement. « Il n’y a pas eu de ‘’non’’ catégorique au putsch de la part de l’armée» se plait-il à dire. Pour lui, la hiérarchie militaire a tout simplement fait preuve d’opportunisme : « C’est lorsqu’elle a senti que le vent tournait qu’elle a retourné sa veste…».
Des propos que le colonel- major Palé a battus en brèche. Pour lui, le général ne fait que professer de mensonges, qui juge-t-il, « sont déshonorants pour un général de sa stature ». « On ne peut pas tromper tout le monde tout le temps » assène le témoin pour qui cette tentative d’impliquer la hiérarchie dans le putsch est du fait que « constatant qu’il est en train de se noyer, le général Diendéré n’a plus d’autre choix que tenter d’impliquer la hiérarchie ».
Directeur des études et des statistiques sectorielles au ministère de la Défense, le colonel-major Noufou Béréhoudougou est allé dans le sens du témoin. « La hiérarchie, dit-il, a opposé un ‘’non’’ catégorique à la rencontre du 16 septembre, mieux celle-ci avait émis l’idée d’aller à la rencontre des éléments du RSP pour leur dissuader de continuer l’aventure. Puis elle a émis le projet de rédiger un message à la population. Mais le général Diendéré s’est opposé puisque, dans le message en question pour avait-il dit « consulter sa base ».En effet, dans le message en question, il était clairement indiqué que le RSP portait la responsabilité de la crise.
Pour les avocats de la Défense, l’acceptation par l’armée de maintenir l’ordre n’équivaut pas à un accompagnement. Puisque le maintien de l’ordre relève de ses prérogatives et ce, que le pouvoir en place soit légal ou pas.
Soumana LOURA