Procès du putsch : « Il ne faut plus qu’il y ait l’idée de putsch dans les esprits des uns et des autres » parquet militaire

0
Tribunal-Militaire-Diebdéré-Barre

[responsivevoice_button voice= »French Female » buttontext= »Ecouter l’article »]

Les échanges du 19 février 2019 entre le parquet militaire et le général n’ont pas varié dans ce qu’ils ont de houleux. Si dès le début de son interrogatoire, le général regrettait que la hiérarchie militaire n’ait pas elle aussi été inculpée, le parquet estime que s’il était si sûr de lui, la phase actuelle des confrontations aurait été l’occasion pour lui de mettre la hiérarchie devant le fait accompli.

« Nous sommes tentés de croire en la véracité des déclarations des membres de la hiérarchie militaire d’autant que ces déclarations sont en conformité avec celles de certains sous-officiers du RSP. Toutes vont dans le sens que la hiérarchie n’était pas de mèche… » estime le parquet militaire au général Diendéré qui est en confrontation avec les colonels- majors Goumbo Léonard et Raboyinga André Kaboré. Ce dernier alors chef d’Etat-major de l’Armée de Terre(CEMAT) se voit accusé par Diendéré, en guise de soutien au putsch, d’être allé à la rencontre de troupes « loyalistes » en provenance de Fada pour leur demander de rebrousser chemin.

Lui estime qu’il s’est bien rendu à la rencontre des troupes mais pour les appeler à patienter en vue de permettre à l’ensemble des troupes « loyalistes » de mener une action coordonnée. Du reste, selon le colonel-major Raboyinga, ces éléments se sont vu approvisionner en matériels, vivres et logistiques en attendant que le rapport de forces tourne à la faveur des « loyalistes » pour lancer l’opération qui a été décidée dès le 19 septembre. « La plupart des soutes à munitions était aux mains du RSP et nous manœuvrions avec les moyens à notre disposition en vue d’obtenir le ralliement du plus grand nombre au RSP avec à la manœuvre le commandant Aziz Korogo » confie Raboyinga Kaboré qui a salué la « précieuse coopération » du commandant Korogo. « Quant à l’attaque du camp Naba Koom, elle a été menée avec le plus grand professionnalisme de sorte à éviter des victimes autant que possible ».

« La majorité ne fait pas forcément la vérité » estime pour sa part Latif Dabo, un des avocats de Diendéré. Pour lui, la convergence des déclarations des membres de la hiérarchie est due au fait que celles-ci se sont concertées. « J’aurai appris que certains membres de la hiérarchie ont reçu les P.V. des auditions » assène l’accusé comme pour aller dans le sens de son avocat. Le parquet qui a dit au passage qu’il entendait par ce procès mettre fin à toute idée de putsch dans les esprits des uns et des autres, dit constater que depuis que les membres de la hiérarchie ont commencé à comparaitre-en qualité de témoin- le général Diendéré est devenu moins ferme dans ses accusations.

Soumana LOURA

LAISSER UN COMMENTAIRE

Veuillez laisser un commentaire
Veuillez entrer votre nom

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.