Procès du putsch manqué: Jean Baptiste Ouédraogo circonscrit historiquement les faits

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L’audience du lundi 11 mars 2019 débute avec l’audition de l’ancien président jean baptiste Ouedraogo. Du haut de ses 77 ans de vie ce médecin s’est donné le plaisir de faire la genèse des faits. Selon lui, ceux-ci ont un lien avec l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.

 

Habitué des coups d’Etat, Jean Baptiste Ouédraogo à l’entame de ses propos a tenu à faire un bref bilan qu’il qualifie d’historique de ce qui a conduit le pays au putsch de septembre 2015. Il analyse ainsi: « Quatre ans nous séparent de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre. Quoi qu’il en soit, beaucoup ont cru que l’heure était venue de se réunir pour vivre ensemble dans la paix. Avec l’insurrection populaire la transition devrait tracer le chemin à suivre mais hélas; avec la loi d’exclusion elle a été malmenée. Dès le 15 janvier 2015, elle s’est trouvée confrontée à une situation sécuritaire difficile. Il fallait se réunir pour notre avenir commun. » Pour Jean Baptiste Ouédraogo, pour éviter le chaos, il fallait un sursaut de sacrifice pour y arriver. En somme, il fallait tourner la page car tous les burkinabè avaient le devoir de se réconcilier.

Jean Baptiste Ouédraogo, fait partie des témoins dont leurs témoignages sont très attendus pour la manifestation de la vérité. Il est l’un des deux civiles ayant participé aux réunions de sortie de crise lors des évènements. De son récit des faits de septembre 2015, il relate qu’il a été officiellement informé par le chef d’Etat Major le général d’alors Pingrenonma Zagré le 15 septembre 2015 de la situation qui prévalait. « Le lendemain, j’ai longuement discuté avec le général Gilbert Diendéré qui m’invitais à prendre part à la réunion de la Commission de réflexion et d’appui aux décisions de l’armée (CRAD) » a t-il expliqué en précisant que la réunion a eu lieu de 16h à 03h du matin. Au cours de cette réunion, le général Gilbert Diendéré a confirmé l’arrestation des autorités de la Transition a confié le témoin.

Après avoir terminé son récit, le président du tribunal Seîdou Ouédraogo a donné la parole au parquet militaire qui a posé des questions pour mieux comprendre. « Confirmer vous que c’est l’accusé Gilbert Diendéré qui vous a dit que les otages étaient détenu à Kossyam à la présidence? » lance le parquet au témoin. Et à lui de répondre « je confirme ».

En rappel, Jean baptiste Ouédraogo pensait que l’acte posé par les éléments du RSP était une autre saute d’humeur et donc, la hiérarchie a demandé donc la libération des autorités interpellées. Il confie que face au refus des éléments, et fatigué des vas et viens entre le ministère de la Défense où se tenait la réunion de la CRAD et le camp Naaba Koom II, les participants à la réunion ont souhaité a rencontré directement les éléments.

Du procès qui a été ouvert le 27 février 2018, l’ancien président a souhaité qu’il se fasse dans le respect des forces de défenses et de sécurité. « un pays a besoin d’une armée pétrie de valeurs, l’Etat se doit d’honorer ceux qui risquent leur vie dans le respect patriotique » a t il déclaré.

 

Mireille Bailly

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