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Au tribunal militaire de Ouagadougou, l’audition de l’ancien président Jean baptiste Ouédraogo suit son cours. Ce mardi 12 mars 2019, la parole est non seulement aux avocats de la partie civile mais aussi à ceux de la défense. Face aux questions de la partie civile, le général Gilbert Diendéré refuse d’apporter des éléments de réponse et lui demande de se contenter de sa déposition. Le président Jean Baptiste Ouédraogo quant à lui dit n’avoir rien à se reprocher et pour cette raison, il est présent pour la manifestation de la vérité.
Aux questions des avocats de la partie civile sur certains points qui les tiennent à cœur pour la manifestation de la vérité, le général Gilbert Diendéré refuse de coopérer. A cet effet, Me prospère Farama demande à l’accusé s’il se rappelait le jour, où il avait demandé l’implication des membres de la CRAD dont l’ancien président Jean Baptiste Ouédraogo. Et pour tenter de soutenir ses propos, Me Farama ne s’est pas fait prier, il a lu un extrait de la demande d’inculpation dans laquelle figure des noms d’officiers et de personnes ressources. L’accusé reste catégorique, il dit ne pas vouloir y répondre. « j’ai déjà été entendu à ce sujet, je m’en tient à ce que j’avais dit » a -t-il déclaré. L’avocat de la partie civile demande alors au président du tribunal Seidou Ouédraogo d’en prendre acte. Il observe en ces termes : » sur les déclarations de l’accusé il avait inculpé un certains nombre de personnes dont le président Jean Baptiste Ouédraogo et avant sa comparution à ce jour le général présente un caractère versatile car la veille, ce dernier a apprécié la déposition du témoin, en phase avec les faits. » Selon lui tout porte à croire que l’accusé avaient des reproches vis à vis des membres de la CRAD.
La partie civile poursuit son interrogatoire en ces termes » au nom de qui le général a parlé en prétendant aller consulter la base? « cette question car le général dit qu’on lui a demandé d’intercéder auprès de la hiérarchie mais il a transformé cela en demande d’accompagnement de la hiérarchie », a relevé Farama. Quant à Me Kam, il argue que « le Général a jeté ses armes et ne veut plus se battre. Il a dit qu’il ne comprenait pas pourquoi ces personnes (membres de la CRAD) n’étaient pas à la barre comme lui. Il a dit que si on n’était incapable de les faire venir, alors qu’on devrait libérer les soldats dans le box et le condamner à 100 ans ».
Au cours de l’audience, l’ancien président Jean Baptiste Ouédraogo a fait cas de certaines pièces au tribunal. Il s’agit de l’accord complémentaire à la charte de la Transition; le PV de réunion des Forces armées nationales relative au cabinet militaire de la Transition; le rapport sur la réforme du RSP.
A leur présentation au tribunal, les avocats du Général Diendéré par la voix de Me Yaovi Jean Degli et des autres accusés les accueillent à bras ouverts, contrairement à la partie civile qui pense que ces pièces auraient dû être produites au début de la déposition du témoin.
Mireille Bailly