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A l’audience ce 13 mars 2019, c’est le président par intérim pendant le putsch manqué qui est passé à la barre. De son récit des faits, il fait ressortir entre autre le sujet relatif à la radio 108.0 ainsi que la conversation qu’il a eu avec Guillaume Soro l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne.
Le président du Conseil National de la transition Momina shérif Sy a fait sa déposition ce 13 mars à la barre du tribunal militaire à Ouagadougou. Il relate ainsi les faits qui se sont produits le 16 septembre et jours suivants. « Le 16 septembre j’ai été informé que le Président de la transition, son premier ministre et des ministres ont été pris en otage lors du conseil des ministres. C’est là que nous avons cherché à en savoir plus. J’ai alors appelé le chef d’Etat-major sans avoir pu le joindre. Puis c’est le directeur de cabinet de la présidence via son homologue qui m’en a donné la confirmation de la prise d’otage. J’ai rappelé le CEMGA et il m’a dit qu’il avait contacté Monseigneur Paul Ouédraogo et le président Jean Baptiste Ouédraogo pour résoudre la situation. Lorsqu’il m’a dit cela, j’ai dit qu’il n’y avait rien à régler car c’était un coup d’État » à laissé entendre le témoin. Avant de poursuivre que « Nous avons donc élaboré un communiqué que nous comptions lire devant la presse car on avait convoqué la presse. Mais nous n’avons pu le faire puisque la sécurité nous a informé qu’il y a des véhicules qui se dirigeaient vers le CNT» relate Sherif Sy. Pour la résistance, Il a précisé que dès le 16 septembre, des actions étaient déjà en cours avec des camarades. S’agissant de la radio, la 100.8, il explique qu’elle a été mise en place par des activistes pour passer non seulement ses messages mais aussi ceux d’autres acteurs de la société civile. « Je n’étais ni l’artisan ni le concepteur de quoi que ce soit s’agissant de la radio. Chacun a développé des stratégies pour résister», précise sherif sy.
Après avoir terminé sa déposition, le parquet a procédé à une série de question pour comprendre d’avantage. Aviez-vous vu venir le coup d’Etat ? A cette question Chérif Sy déclare: « Lorsque j’ai a eu l’honneur d’être retenu dans la short-list pour la désignation du président de la Transition, en novembre 2014, j’ai dit lors de l’audition que la Transition n’arriverait pas à son terme si le RSP n’était pas dissous. Car d’un moment à l’autre, il passerait à l’action ». Et Me Farama avocat de la partie civile de chercher à savoir pourquoi l’accusé a t il répondu de la sorte. Quel est la raison qui pouvait vous faire penser cela ? « Je doutais fort que des gens qui ont géré le pouvoir pendant 27 ans, puissent le perdre ainsi sans réagir » va-t-il expliquer.
« Guillaume Soro m’a dit qu’il cherchait à me voir »
A l’audition de ce jour, un autre fait marquant est le sujet relatif à Guillaume Soro l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne. Lors des interrogations du parquet et de la partie civile, Chérif Sy a révélé avoir rencontré Guillaume Soro à Paris lors d’une conférence des présidents de parlements francophones. » A la fin de la rencontre, Guillaume Soro m’a dit qu’il cherchait à me voir mais que je refusais. On est rentré dans une salle. Il a dit qu’il m’avait envoyé son chargé de communication mais que je refusais de discuter. J’ai alors demandé de discuter de quoi ? Il a parlé du contenu de la conversation téléphonique. Il m’a dit qu’au moment où il tenait ses propos « régler le cas de Salif Diallo et un Sy », il ne me connaissait pas. Il a dit qu’il souhaitait en parler. Et je lui ai répondu que s’il voulait en parler, alors qu’il vienne au Burkina Faso car moi je rentre chez moi » révèle-t-il.
Mireille Bailly