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L’hôtel Dima de Koudougou a abrité , l’atelier de réflexion sur les passerelles de dialogue entre les forces de défense et de sécurité et les médias. Organisé par le secrétariat général de la défense nationale (SGDN) en partenariat avec le conseil supérieur de la communication (CSC), cet atelier se tient dans l’objectif de faire de la communication une arme de lutte contre le terrorisme.
Entre les acteurs des médias qui veulent informer l’opinion publique et les forces de défense et de sécurité (FDS) qui trouvent que les journalistes dévoilent à l’ennemi des informations sensibles, il y a très souvent des incompréhensions qui naissent. Dans une telle circonstance, la lutte contre le terrorisme et la promotion des droits fondamentaux comme la liberté de la presse pourrait apparaitre peu conciliable. C’est donc pour trouver le juste milieu entre ces deux acteurs, que le secrétariat général de la défense nationale (SGDN) en collaboration avec le conseil supérieur de la communication (CSC) a organisé un atelier de réflexion sur les passerelles de dialogue entre les forces de défense et de sécurité et les médias à Koudougou. C’est près d’une cinquantaine d’acteurs des médias et des forces de défense et de sécurité qui se sont retrouvés pendant ces trois jours pour échanger autour du thème ‘’Médias et sécurité.
En effet, les journalistes et autres acteurs des médias constituent un groupe très majeur du fait de leur capacité d’influencer l’opinion publique, a laissé entendre le secrétaire général de la défense nationale, le Colonel Major Théodore Palé. Mais il est important, a-t-il souligné, que pour la cohérence de la lutte il faut que les messages véhiculés soient en phase avec les actions des autres acteurs notamment les FDS qui sont au cœur de cette lutte. Pour mener à bien la formation, l’atelier a été organisé sous forme de sessions en plénières et des travaux de groupes. Plusieurs communications ont été développés, notamment « Comment mieux exploiter les medias dans la politique de riposte au terrorisme » , « Les journalistes face aux crises sécuritaires ». L’ensemble des communications ont été développées par les acteurs des médias et les spécialistes de la communication des FDS. « Il est aussi important en ces temps de lutte contre le terrorisme que les acteurs des médias apprennent à connaitre les modes d’actions de nos ennemis, et leurs méthodes de propagande pour éviter de tomber dans des pièges » a clamé le Colonel Major Palé. Au représentant résident du PNUD Opia Mensah Kumah, de renchérir que les hommes de médias pourraient contribuer à la lutte contre le terrorisme si des passerelles sont trouvées pour permettre aux acteurs de mieux se connaitre à travers des échanges.
Pour le président du CSC, Mathias Tankoano, cet atelier est une opportunité pour le CSC et le SGDN d’harmoniser leurs vues pour que chacun puisse jouer son rôle sans interférences et sans difficultés. Au sortir de ces trois jours d’atelier, Paul Miki Rouamba, journaliste à Ouaga FM et participant, s’est réjoui de la tenue de ce face à face entre médias et FDS qui aidera, à son avis à mieux renforcer la collaboration entre les deux entités afin de mieux lutter contre la menace terroriste.
Pour donc harmoniser les vues entre les deux parties, des recommandations ont été formulées sur les attentes des médias vis-à-vis des FDS et les attentes des FDS vis-à-vis des médias. Les journalistes disent attendre des FDS entre autres qu’ils facilitent leurs reportages sur les terrains d’opérations, qu’ils organisent périodiquement des points de presse sur les questions sécuritaires et qu’ils fassent souvent une immersion dans les différentes rédactions pour voir comment les journalistes travaillent. Pour ce qui est des FDS, ils disent attendre des médias qu’ils évitent de faire la propagande des actions terroristes, qu’ils évitent de publier des informations de nature à démoraliser les troupes et qu’ils sensibilisent les populations sur les exigences du nouveau contexte socio-sécuritaire engendré par la montée du terrorisme.
Aziz KABORE (Correspondant)