Procès du putsch : quand Fatou Diendiéré incitait à former une rébellion

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La phase d’examen des éléments sonores se poursuit au tribunal militaire. Le 29 mars, les communications consistaient en des échanges entre le général Diendiéré et des membres de sa famille ainsi qu’avec l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro.

La plupart des communications écoutées à l’audience du 29 mars ont eu lieu entre le 25 septembre et le 1er octobre 2015. Dans l’une d’elles, ‘’Delta’’, tel que le général est surnommé, en conversation avec son épouse indiquait qu’il était obligé de se rendre à justice à cause des chefs d’Etats de la CEDEAO « qui l’ont lâché ».A son interlocutrice qui lui demandait ce qu’il risquait, il a rétorqué : « la peine capitale ».A la grande satisfaction du parquet qui relève que si l’accusé lui-même est en harmonie avec sa peine, ça facilite le travail du tribunal et du ministère public ».Le ministère public a aussi relevé le caractère « curieux » entre le fait de n’avoir ni prémédité, ni planifié ni exécuté un putsch et de prévoir la peine capitale pour soi.Du reste pour le parquet, la décision de se rendre à justice s’est imposée au général Diendiéré qui craignait pour sa vie.

Former une rébellion à partir du Bazéga

Dans une autre conversation, Delta se voyait proposer par son épouse de former une rébellion à partir du Bazéga, tous les villages qui relèvent de Po. Mais à sa décharge, le général visiblement non motivé pour une telle entreprise, lui a répondu que ce n’était pas possible « vu le manque de logistique ». Pour Olivier Yelkouni, avocat de l’accusé aussi connu sous le nom de Golf, les conversations ne contiennent pas d’éléments constitutifs d’infractions que son client se voit reprocher.

Quant à Guillaume Soro, il appelait pour assurer le présumé putschiste de son soutien et de la démarche qu’il a entreprise de contacter les chefs d’Etat acquis à la cause. Sur le ton de la plaisanterie mais « révélateur » selon le parquet, Guillaume Soro formulait une requête en guise de compensation pour ses ‘’ services rendus : être nommé n°2 du RSP après le général. Pour le parquet, c’est bien la preuve que même si Golf n’avait plus de fonction officielle, le RSP c’était bel et bien lui.

Soumana LOURA

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