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L’audience du procès du putsch manqué du 16 septembre 2015, se poursuit ce lundi 1er avril 2019, au tribunal militaire de Ouagadougou. Ce sont les écoutes sonores de Fatoumata Thérèse Diawara, ex belle-fille du général Diendéré avec certains accusés pendant la période du 16 septembre et jours suivants qui ont été passées à la loupe.
L’écoute des éléments sonores, mettant en cause plusieurs accusés dans le cadre du coup d’Etat manqué de 2015, suit son cours normal au tribunal militaire. Pour l’audience du 1er avril, ce sont les communications entre dame Fatoumata Thérèse Diawara et plusieurs inculpés, qui ont alimenté les grands écrans de la salle d’audience. Ainsi, dans un élément de la pièce i78 l’on entendait Fatoumata Thérèse Diawara, ex compagne de Ismaël Diendéré, appeler les éléments du RSP à la résistance et à ne pas hésiter à tirer sur l’armée et la population. « Sortez et tirez sur les chars, si vous tirez sur un ou deux chars, ils vont reculer. Celui qui devait vous apporter de l’argent, en occurrence le général Bassolet, a été arrêté et se trouve à la gendarmerie de Paspanga, sortez et tirez » telle était la conversation de dame Fatoumata Thérèse Diawara avec Saboué Massa, ex élément du RSP, par ailleurs chauffeur du général Gilbert Diendéré. Dans une autre communication de dame Diawara avec un inconnu, elle évoque un besoin d’argent pour galvaniser les éléments du RSP, restés fidèles au général Gilbert Diendéré. Dans une conversation entre le général Bassolet et dame Fatoumata Diawara, il était encore question d’envenimer la situation. « On ne va pas se laisser faire, je vais faire le feu sur eux s’ils nous attaquent » disait le général Bassolet dans cette communication.
Pour le parquet militaire dans ses observations, c’est révoltant quand quelqu’un qui n’est même pas soldat de 2e classe, donne des ordres aux soldats de détruire des chars et vies humaines. Au regard de ce qui précède, le parquet poursuit ses observations en disant que tous ces éléments viennent confirmer la thèse de ceux qui disaient que le RSP, était une milice, car n’importe qui pouvait lui donner des ordres.
Sur ces éléments, la défense, de dame Diawara et Saboué Massa disent ne pas avoir d’observations. Pour la partie civile avec me Kam, deux questions ont été posées à Saboué. Avez-vous eu des communications avec Fatoumata Diawara pendant les évènements du 16 septembre ? Quel est ce dont vous retenez de vos conversations ? A ces questions, il répond : « Ce dont je me rappel, je l’ai déjà tout dit dans ma déposition ». Il a également été question de communication entre le capitaine Dao et un certain Ilboudo. Dans cet entretien d’une dizaine de minute, Ilboudo suggère au capitaine Dao et ses hommes de réprimer la population et de faire appel aux Touaregs pour allumer le feu au nord du Burkina Faso.
L’audience reprendra le mardi 02 avril avec l’écoute des éléments sonores. Par ailleurs, à la demande de la partie civile et de la défense, un interprète devrait venir demain pour la traduction des éléments qui sont en langue dioula ou bambara.
Michel Caboré