[responsivevoice_button voice= »French Female » buttontext= »Ecouter l’article »]
A la reprise du procès ce mardi 02 avril 2019, le président du tribunal a fait une rétrospective sur les éléments sonores entrant dans le cadre du putsch de septembre 2015. Les conversations entre Fatoumata Diawara et le caporal Massa Saboué qui ont été diffusées hier en langue dioula, un interprète choisi était présent devant le tribunal pour les traduire en français. Aussi, il était question de présentation d’élément vidéo mettant ainsi fin à la phase d’écoute audio.
Devant le tribunal, Amadou Karambiri, journaliste retraité a traduit les trois éléments sonores en langue française. De sa traduction on retient que Fatoumata Thérèse instruisait, ordonnait le caporal Massa Saboué de sortir, de se battre, de « limer » car leurs financeur venait de se faire prendre. Et quand elle renchérit : » Il faut sortir ! Si vous prenez la ville, il faut libérer celui qu’on a arrêté» ; le parquet estime qu’il s’agissait simplement de l’arrestation du général Bassolé. Aussi, pour ce qui est de la réaction du caporal » donnez-moi l’argent, je sortirais me battre », le parquet qualifie cet attitude de mercenariat venant d’un militaire. Et de martelé : « grâce à dame Diawara, un pan du voile a été levé concernant la participation du général Bassolé dans ce coup d’État ».
Dame Diawara occuperait le 3ième rang à en croire Me Séraphin
Selon Me Séraphin Somé avocat de la partie civile, cette femme a joué un rôle très significatif dans cette affaire. » Et si on devrait classer les accusés par ordre, elle allait occuper le 3e rang dans ce procès » a-t-il laissé entendre. Ces propos Me Somé les tient parce que « collecter des fonds pour galvaniser les hommes, les inciter à commettre des exactions, les donner des instructions, des ordres pour l’intervention militaire » sont des éléments qui renseignent sur le rôle qu’a joué Fatoumata Diawara dans ce putsch.
Une défense toujours dubitative
Tandis que la partie civile met à nu l’authenticité des éléments sonores, la défense, elle, reste sous réserve. Et pour Me Dabo Latif, il n’y a rien qui atteste que la voix est celle de Fatoumata Diawara. » Sur quelle base le parquet prouve cela ? » s’interroge-t-il. Au contraire, il émet l’hypothèse selon laquelle la voix pourrait être celle d’une autre femme parmi les millions de burkinabé.
Des éléments du RSP en mouvement en ville
Après les éléments sonores, le parquet a entamé une nouvelle phase. Il s’agit de celle de la présentation des éléments vidéo qui entrent dans ce procès. Ce mardi, il a été question d’une part, des éléments entre le comité CND et l’armé. Dans ces vidéos, il s’est agi notamment, des différents communiqués à la date du 17 septembre 2015. C’étaient la nomination du gal Diendéré à la tête du Conseil National de la Démocratie, de l’instauration du couvre-feu, de la fermeture des frontières, de la libération des autorités de la transition…… d’autre part, le parquet a fait un arrêt sur image de la télévision BF1.
Notons que la présentation de ces pièces ont conduit à l’appel de certains accusés comme l’adjudant Nion (qui a confirmé sa présence en ces lieux) et le caporal Ouédraogo Issaka qui par contre a souhaité se prononcer qu’en présence de son avocat. Me Farama de conclure que sur les éléments d’identifications, il est bel et bien claire que les hommes présents en ces lieux sont du RSP puisque identifiable par leurs tenues léopard et tenant des kalachnikovs.
Wendemi Annick KABORE