Lutte contre le mariage d’enfants : l’urcb/sd face aux leaders communautaires de Doumbala

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Au Burkina Faso, 52% des femmes ont été mariées avant 18 ans et 10% avant 15 ans. Malgré les efforts consentis par l’Etat pour la scolarisation de la jeune fille, le taux d’achèvement demeure faible lié au mariage précoce qui se révèle comme une des sources de déscolarisation. Une triste réalité que la Kossi n’échappe pas. Et c’est pour palier au fléau que l’URCB/SD à travers le PRECOSC-AME conduite par El hadj Issaka Sawadogo est allée à la rencontre des leaders communautaires de Doumbala dans la province de la Kossi pour un plaidoyer pour l’abandon du phénomène.

Après les 7 communes de la province, c’est la commune de Doumbala qui a accueilli la mission de l’Union des religieux et coutumiers du Burkina pour la promotion de la santé et le développement (URCB/SD). Cette activité entre dans le cadre de la mise en œuvre du Projet du renforcement des capacités des organisations de la société civile pour l’abandon des mariages d’enfants(PRECOSC-AME) en collaboration avec Save the Children et financé par DANIDA(Danemark).

Conduite par El hadj Issaka Sawadogo, c’est le bourgmestre de la commune en personne, Bayo Jean de Dieu Dakouo assisté par son premier adjoint qui ont reçu les hôtes du jour. A la salle des fêtes de la mairie, lieux de théâtre des échanges, c’est Bayo Jean de Dieu Dakouo qui a planté le décor en souhaitant aux participants issues de toutes les confessions religieuses la bienvenue tout en les exhortant à prêter oreille attentive et à participer activement aux échanges.

El hadj Sawadogo en plus des propos de son prédécesseur, a traduit toute sa satisfaction à l’endroit des participants au regard de la mobilisation. Parti d’une projection vidéo mettant à nu l’ampleur du mariage d’enfants surtout et des grossesses en milieu scolaire, monsieur Sawadogo dans un ton éloquent avec une aisance a séduit l’assistance. De ses termes, l’absence d’éducation sexuelle en famille, le manque de sensibilisation à l’école, l’absence de dialogue parent-enfant, la vulnérabilité économique, la carence affective, les agressions sexuelles, l’influence des médias et l’ascendance sont entre autres les déterminants environnementaux expliquant le mariage d’enfants. Monsieur Sawadogo, sans détour, va marteler que la sexualité précoce engendre les grossesses non désirées, de nombreuses maladies telles les infections sexuellement transmissibles, le risque de complications de la grossesse et d’accouchement difficile telles les fistules obstétricales et au pire des cas de pertes en vie humaine.

D’où il a invité les participants à prendre leur bâton de pèlerin en enseignant les valeurs morales et éducatives aux enfants, en accompagnant les enseignants dans l’éducation de ces derniers, en les scolarisant et en les encadrant jusqu’à la fin de leur cursus scolaire. Chacun selon son rang occupé dans la société doit sensibiliser ses proches sur les conséquences du phénomène toute chose qui permettrait de venir à bout du problème et d’offrir un lendemain meilleur aux filles. En insistant surtout sur le devoir parental, monsieur Sawadogo a exhorté les parents à jouer pleinement leur rôle d’éducateur car la cellule familiale étant la base de l’éducation de tout enfant.

Doumbala fait désormais de la lutte contre le mariage d’enfants son cheval de bataille

Doumbla-kossi-contre-mariage-enfantsPour Jacqueline Dakuo, cette rencontre revêt d’une grande importance et vient les galvaniser dans leur élan d’éducation de leurs enfants. Elle a rassuré qu’avec les conseils qu’elles viennent de recevoir, cela va leur permettre d’avoir une meilleure approche avec leurs enfants surtout leurs filles et qu’elle ne cautionnerait plus une telle forfaiture.« Il est très douloureux pour une mère de voir sa fille sur qui repose son espoir quitter les bancs pour faits de grossesse et ou de mariage. Malgré notre âge, nous même nous rencontrons de fois des difficultés dans nos foyers. La vie du couple est un monde à part entier. On rentre dans un foyer pour construire. Donc si la fille y rentre n’étant pas mature, c’est sa vie qu’elle met en péril» a conclu Jacqueline. Pour Monsieur Bayo Jean de Dieu, Maire de la commune de Doumbala, « Cette rencontre est la bienvenue. Le mariage d’enfants, les grossesses en milieux scolaire sont des réalités que connait notre commune. Nous essayions de sensibiliser les populations et les premières victimes que sont les élèves en début de chaque rentrée scolaire ».

Monsieur Siriki Traoré, représentant de l’Union des religieux et coutumiers de la province de la Kossi, madame Diarra/Rose Marie Yelkouni, Coordonnatrice provinciale des femmes de la Kossi, le Chef de mission de l’URCB/SD ont tous insisté sur le rôle des parents dans la lutte pour l’abandon du mariage d’enfants. Au nombre d’une quarantaine, c’est à l’unanimité que les participants ont pris l’engagement de jouer leur partition.

Déroulée dans une ambiance bon enfant, la rencontre a pris fin au grand bonheur de tous à l’issue du mot de clôture prononcé par le président du conseil municipal de la commune.

 

Issa KOLGA, Correspondant

 

 

 

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