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Présenter le rapport de l’enquête conjointe menée à l’issue du drame de Yirgou, c’est ce qui a motivé le point de presse animé par le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) et la Commission nationale des droits humains (CNDH), le lundi 6 mai 2019, à Ougadougou. Dans ce rapport, les deux institutions ont formulé des recommandations à l’endroit du gouvernement.
Il y a cinq mois de cela, les Mossi et les Peulh se sont affrontés à Yirgou. C’est ce que l’on a appelé au lendemain de la crise, « le drame de Yirgou ». Ce fut un 1er janvier de douleur et unanimement, la crise a été condamnée. On ne veut plus jamais voir ça sur la terre de nos aïeux. Il faut dire que quelques jours après le drame, de différentes missions ont été diligentées pour mener des enquêtes. C’est le cas du Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) et la Commission nationale des droits humains (CNDH) qui ont mené conjointement une mission de cinq jours dans la zone du drame. Ladite mission avait un objectif général décliné en deux axes à en croire le président du HCRUN, Bazoumboué Léandre Bassolé. Comme premier axe, il s’agit selon lui, de faire l’état des lieux et prendre des initiatives aptes à apporter des réponses aux besoins des populations dans la détresse. Le second toujours selon lui, est qu’après analyse de la situation, formuler des recommandations de nature à prévenir d’autres drames de ce type et dans l’urgence, dégager des pistes permettant de retisser progressivement les liens sociaux altérés par autant de violences indues.
Il faut rappeler que ce sont 150 personnes qui ont été enquêtées. Le président du HCRUN confie que le rapport de cette mission mentionne, au-delà des difficultés rencontrées, de nombreux point d’intérêt. Il cite entre autres : l’origine des victimes ; la typologie des victimes ; la typologie des atteintes aux droits humains ; les atteintes à la vie ; les violences faites aux femmes et aux enfants ; etc.
Il est clair que l’on ne veut plus jamais revivre le drame de Yirgou. Et pour que cela ne se répète plus, les deux institutions ont formulé des recommandations pour panser les blessures physiques et psychologiques infligées aux victimes. A l’endroit, du gouvernement, il s’agit de diligenter les enquêtes judiciaires pour la manifestation de la vérité sur les évènements du 1er janvier 2019 et entreprendre toute action afin que justice soit rendue ; prévoir un mécanisme d’assistance judiciaire au profit des victimes ainsi qu’un mécanisme de protection des témoins et des victimes ; recenser et prendre en charge les personnes ayant un besoin de prise en charge psychologique ; améliorer l’aménagement des camps en prévision de la saison des pluies .
Thierry KABORE (Collaborateur)