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Elle n’a rien à envier à un haut fonctionnaire grâce à sa détermination pour son travail. Grace à un fonds de départ de 100 000 F, dame Barro Ardjita s’est frayée un chemin grâce à sa volonté de réussir.
« Rien de grand dans ce monde ne s’est réalisé sans passion. » Cette pensée colle bien à ceux qui font leur travail avec toute la passion possible. Et ce n’est pas madame Barro Ardjita qui dira le contraire. En effet cette femme s’est frayée un chemin dans la fabrication artisanale de savon. Avant de voir le bout du tunnel, elle a enduré beaucoup de souffrances qui ne l’ont jamais fait gouter au découragement alors qu’elle était employée. Etant rompue à la fabrication artisanale grâce à son courage et son abnégation, elle a décidé de prendre son destin en main. Aujourd’hui propriétaire d’une entreprise à ciel ouvert, elle est devenue en plus de sept ans d’activité, une source d’approvisionnement tant pour les habitants de Bobo que pour ceux des campagnes.
Appelé Safinan, ce savon est fabriqué à base potasse, du sel et de déchets industriels provenant d’une huilerie de la place dont la barrique coute 16 000 francs. La première étape consiste à faire bouillir le déchet industriel en ajoutant de la potasse quelques minutes plus tard. Ensuite la pâte obtenue est conservée dans des récipients en plastique appropriés avant d’y ajouter du sel et de la poudre de savon. Ensuite, l’ensemble de la pâte est remué à l’aide d’une spatule avant de déverser toute la pâte dans un moule pour obtenir le produit fini. « C’est un travail qui ne prend pas trop de temps car tout est une question d’habileté et en quelques minutes on obtient le savon consommable » nous confie-t-elle.
Quant à la troisième étape ; elle consiste au découpage de la pâte refroidie en boules de savon de même dimension. Pour les vingt-huit moules qu’elle possède, Ardjita obtient au total huit-cent quarante boules (840) de savon soit trente (30) boules par moule. Un commerce qui sourit à dame Ardjita qui emploie aujourd’hui dix personnes, toutes des femmes. « Je suis fière de ce que je fais même si je ne travaille pas dans un bureau, ce que je gagne me permet de subvenir largement à mes besoins de famille et de société car je vends une boule à cinq-cents francs et mes employés je les paie individuellement 2500 francs par barrique ».Tout travail n’allant pas sans difficultés, notre entrepreneuse dit être confrontée au problème de conservation qui, selon elle, est la difficulté majeure.
De façon quotidienne, le travail se déroule dans un climat de cohésion accompagnée de chants d’encouragement auxquels viennent se mêler les discussions des grossistes qui viennent se ravitailler. Grâce à ce travail dame Barro a ouvert la voie du succès à plusieurs autres personnes. Au delà de ses employées, on a les conducteurs de taxi moto qui sont devenus des potentiels transporteurs à raison de trois milles (3000) francs par voyage selon la distance. Une opportunité qui permet à ces ambulants de récupérer en énergie et en carburant. « Depuis que j’ai eu ce marché, je gagne en plus de la recette journalière et cela me permet de limiter mes déplacements seulement dans les endroits où je dois transporter le produit » nous confie Zerbo Souleymane, un conducteur de taxi-moto.
Kone Yaya (correspondant)