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Malgré la profession de foi de la mine, et pendant que l’enquête suit son cours à la justice, l’affaire est traitée avec passion et acharnement dans la presse et sur les réseaux sociaux comme si personne ne veut laisser la justice suivre son cours et que chacun veuille rendre justice à la place de la justice.
À l’heure de l’information continue, les commentaires vont bon train et tant pis si les plus critiques des analystes sur les plateaux ne disposent que de peu d’éléments pour éclairer la lanterne des citoyens.
Dans cette affaire, qui suscite une légitime émotion, la culpabilité de la mine Essakane n’a pas encore été juridiquement démontrée, cependant l’opinion a pré-jugé et enterré la mine Essakane dans une fosse à ciel ouvert, bafouant ainsi les principes fondamentaux de la justice. De part la médiatisation forte et répétitive de l’affaire, Essakane, le coupable présumé n’a pas encore été présenté devant un tribunal qu’il est condamné par l’opinion publique qui ne considère que ce qu’elle veut.
L’Événement est même devenu médiatico-politique marquant la pré-campagne présidentielle 2020. Le mardi 18 juin dernier, dans son hebdomadaire point de presse, le Chef de file de l’Opposition politique (CFOP) s’est emparé de l’affaire en réclamant « la démission » du ministre des mines et des carrières, Oumarou Idani.
La plus grande mine d’or du Burkina est aujourd’hui confrontée à la guillotine digitale, et sa réputation en fait les frais dans une bulle où l’émotion a pris le pas sur les faits. Est-ce la personnalité de mine modèle servie par Essakane qui dérange ou bien c’est le fait que les burkinabè assimilent les mineurs à des pilleurs qui en est la cause ? On n’en sait trop rien. Que le droit soit simplement dit et que la justice soit rendue sans état d’âme.
Yiribatérazié SOMDA