Notre malheur ne s’appelle plus seulement Yirgou !

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La situation sécuritaire est très préoccupante dans le pays des Hommes intègres où les attaques terroristes se multiplient. Les assaillants s’en prennent aux Forces de Défense et de sécurité, aux élus locaux, aux administrateurs, aux enseignants, aux dignitaires religieux musulmans comme chrétiens, aux notabilités coutumières, aux transporteurs, aux commerçants, aux forains, aux citoyens lambda……15 personnes civiles ont perdu la vie dans la commune de Barsalogho (Centre-Nord), le 22 juin dernier suite à des attaques perpétrées dans deux villages (Sagho et Toékodogo). Hier lundi, 24 juin, sur l’axe Gorgadji-Arbinda, dans la Région du Sahel, deux gendarmes sont tombés dans une embuscade sous les balles assassines d’individus armés.

Les terroristes ont trouvé en prime, le moyen d’ébranler notre cohésion sociale en instrumentalisant des affrontements intercommunautaires mais ils ont échoué sur le front interreligieux où ils tentent d’ouvrir un autre front. Comment en est-on arrivé à ce stade de divisions ? Il faut se poser de profondes questions !

Dans une république normale et au regard de la situation actuelle que vit notre pays, le bon sens voudrait qu’on condamne d’abord le terrorisme, que l’on marche pour soutenir nos soldats avant de manifester contre les exactions liées à cette terrible situation. Le Burkina comme on l’aime, est celui où on donne à voir des gens supporter certaines personnes parce qu’elles ne sont pas issues de la même ethnie ou de la même religion.

Tous les burkinabè ayant péri dans cette page douloureuse de notre Histoire méritent la même attention et aucun crime ne doit rester impuni. Même si la justice se hâte lentement, un jour viendra, où les bourreaux répondront de leurs actes. Notre malheur ne s’appelle plus seulement Yirgou, il est aussi Kongoussi, Arbinda, Sikré, Gorgadji, Dablo, Toulfé, Silgadji, Belehede, Kompienbiga, Kabonga, Foutouri, Mansila, Sollé… Les autres villages affectés, sont aussi importants que Yirgou même si les chiffres macabres sont moins élevés que les victimes des atrocités de Yirgou? Pourquoi ne parle-t-on pas des autres avec la même émotion ? Y-a-t-il un fonds de commerce ou des agendas cachés au bout de Yirgou ? Ressaisissons-nous en apprenant de nos erreurs. Nous avons le devoir d’impacter positivement notre génération.

Ag Ibrahim MOHAMED

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