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L’audience du putsch manqué se poursuit au tribunal militaire de Ouagadougou. Le premier avocat du jour est maitre Babou Bama. Conseil des caporaux Saboué Massa,et Seydou Lankoandé, tous poursuivis dans le cadre des évènements du 16 septembre 2015.
Inculpés pour complicité d’attentat à la sureté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires ainsi que destruction volontaire aggravée de biens, le parquet a requis 10 ans de prison ferme contre le caporal Saboué Massa. Mais son conseil maitre Babou Bama, a plaidé auprès du tribunal pour son acquittement. Ainsi, Pendant deux heures de temps, il s’est adressé au tribunal en faisant le récit de ce que son client a vécu durant les évènements du 16 septembre 2015.
A l’entendre son client a fait ce qu’il devrait faire, en effet il a été affecté comme conducteur du Général Diendéré depuis 2008. Un travail qu’il a toujours bien fait car cela était de son devoir. C’est pourquoi il a continué à le faire même pendant la période du coup d’État. Pour l’avocat, son client ne faisait qu’exécuter des ordres et pouvait pas faire autrement. Chose que le ministère publique a rejeté, car il est reproché à ce dernier d’être le compagnon fidèle du général Diendéré. En plus le parquet lui reproche d’avoir eu des conversations téléphoniques avec dame Diawarra, dans lesquelles une stratégie d’attaque du camp Paspanga était évoquée dans le but de libérer le général Bassolé. Au regard donc de ce qui précède, le parquet considère qu’il a bel et bien soutenu l’action des putschistes. Selon maitre Bama, son client est victime tout simplement parce qu’il a bien accompli sa mission. Poursuivant sa plaidoirie, l’avocat démontre qu’aucune des infractions prononcées contre son client n’est constituée pour qu’il mérite 10 ans de prison ferme. C’est pourquoi il demande purement et simplement au tribunal de l’acquitter. Appelé à la barre, le caporal Saboué Massa a tout d’abord rendu hommage aux victimes du putsch avant de demander au tribunal de l’acquitter.
Lankoandé Seydou est également poursuivi pour les mêmes infractions. Selon le ministère public, il a effectué des patrouilles pour disperser et violenter des manifestants. Il a également effectué une mission à la frontière togolaise où du matériel militaire avait été récupéré pour le compte du Régiment de Sécurité Présidentiel (RSP). Un autre fait qui lui est reproché est sa participation à une mission à Zorgho, où une radio du nom Laafi a été détruite. Pour le parquet tous ces éléments témoignent qu’il a apporté soutien et assistance au coup d’État. Cependant, maitre Bama estime qu’il a tout simplement exécuté des ordres de ses supérieurs hiérarchiques. Par conséquent, toutes les infractions prononcées à son encontre ne sont pas constituées. Il demande donc au tribunal de l’acquitter.
A la suite de maitre Bama, d’autres avocats sont également passés. Il s’agit notamment de maitre Alexandre Daboné, avocat du sergent Ouédraogo Z. Jean Martial et du soldat de 2e classe Ouattara Sidiki tous poursuivis pour les mêmes circonstances. Comme son prédécesseur, maitre Daboné a plaidé aussi pour l’acquittement de ses clients. L’audience reprendra le mardi 09 juillet 2019, toujours avec les plaidoiries.
Michel Caboré