Procès du putsch : « Je suis victime de mon surnom Rambo » adjudant Nébié Moussa

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Les plaidoiries du putsch manqué du 16 septembre 2015, se poursuivent le mardi 09 juillet 2019 au tribunal militaire de Ouagadougou. Plusieurs avocats sont passés, notamment maitre Solange Zéba, conseil de l’adjudant Moussa Nébié alias « Rambo ».

Poursuivi pour complicité d’attentat à la sureté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires ainsi que de dégradation volontaire aggravée de biens, le parquet a requis la peine de 25 ans ferme contre Moussa Nébié. Selon la narration de son conseil, il a tout simplement obéï aux ordres de ses supérieurs hiérarchiques, notamment le major Eloi Badiel. En effet, le 16 septembre Nébié Moussa était en ville lorsqu’il a reçu un appel de Badiel l’invitant à se rendre au camp Naaba Koom. Aussitôt arrivé, son supérieur lui donne l’ordre d’arrêter le président Michel Kafando et de le placer en lieu sûr. Après avoir accompli cette mission le major Badiel lui donne à nouveau l’ordre d’intégrer l’escorte du général Gilbert Diendéré pour assurer sa sécurité. Là, il restera pendant tout une semaine, c’est-à-dire du 16 au 21 septembre 2015. Alors que selon la version du ministère public, il a participé activement à l’arrestation des autorités de la transition et aurait violenté le ministre Réné Bagoro, actuel ministre de la justice. Aussi le parquet a soutenu qu’il a participé à plusieurs patrouilles en ville afin de disperser les manifestants et détruire le studio Abazon de l’artiste Smokey.

Thèse que Me Solange Zéba a rejetée car pour elle, son client est resté toute la semaine du putsch dans l’escorte du général Diendéré. Dans son intervention, elle a seulement plaidé coupable pour l’attentat à la sureté de l’Etat. Mais pour les autres infractions, elle considère qu’il y a manque de preuves et a plaidé pour l’acquittement de son client. Elle a également demandé au tribunal de réserver des conditions atténuantes à l’adjudant à défaut de son acquittement. Appelé à la barre, l’accusé a tout d’abord rendu hommage aux disparus et a demandé pardon au peuple burkinabé et en particulier au président Michel Kafando. Il poursuit en ses termes : « Je suis victime de mon surnom Rambo, nom que je porte avant même mon intégration dans l’armée. Je demande pardon » a laissé entendre l’adjudant-chef Nébié Moussa.

Maitre Antoinette Boussim est également passée pour le compte du caporal Da Sami poursuivi pour les mêmes chefs d’accusation. Le concernant le parquet a requis 15 ans de prison ferme contre lui. Selon les faits, il aurait participé à une réunion préparatoire à l’arrestation des autorités de la transition dans la matinée du 16 septembre 2015. On lui reproche également d’avoir effectué des patrouilles en ville et sa participation à la destruction du studio Abazon et de la radio Laafi de Zorgho. Un autre fait c’est lui qui gardait les otages des putschistes. Mais pour toutes ces acusations, maitre Boussim estime qu’elles ne sont pas constituées. Elle a donc demandé au tribunal d’acquitter purement et simplement son client car il a exécuté des ordres. Appelé à la barre l’accusé déclare : « Même si c’était des ordres c’est moi qui les a exécutés. J’ai un profond regret, je demande pardon » . Il faut noter que certains avocats étaient absent à l’appel. L’audience se poursuivra le mercredi 10 juillet avec toujours la phase des plaidoiries.

Michel Caboré
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