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Les pluies sont là. Au début de chaque saison, des reboisements sont orchestrés. Chaque année, une campagne nationale de reboisement est organisée mais les plantations collectives ne sont ni entretenues ni protégées. A titre illustratif, une étude du ministère en charge de l’Environnement a révélé que depuis 2002 , seuls le quart(25%) des arbres survivent après un an de plantation.Voici le paradoxe d’un pays sahélien au gré de sécheresses cycliques où les reboisements se font sans grand intérêt des populations. Planter des arbres ne fait toujours pas partie de nos reflexes. Pourtant, quelle meilleure sensation que de se reposer à l’ombre d’un arbre et piquer une sieste !
Dans nos villes et campagnes, on reste séduit par ces arbres importés qui bordent majestueusement nos allées et qui datent de la période des travaux forcés coloniaux. On ne songe pas à remplacer ceux qui périssent par des essences locales. Seule la révolution Sankariste a eu cette conscience forte de la nécessité de reboisement avec une participation active des communautés. Le gouvernement burkinabè avait initié en 1994, un vaste projet dénommé « 8000 villages, 8000 forêts » mais celui-ci n’a pas semblé porter fruit et a plutôt donné lieu à une dévastation du couvert végétal. Planter des arbres c’est bien, mais entretenir les plants
Mis en terre, c’est encore mieux !
Les rares initiatives enthousiastes autour des camps de reboisement sont l’œuvre des ONG et des colonies de vacances qui favorisent plus la rencontre entre jeunes que le reboisement. Nos quelques forêts classées et forêts ordinaires se réduisent comme une peau de chagrin. Des indélicats vivent de l’abattage abusif des arbres. Les agriculteurs font peu de recours au reboisement pour assurer la fertilité de leurs terres. Dans cette crise environnementale, même nos cimetières ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes par manque d’arbres ombrageux !
Ag Ibrahim Mohamed