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Ce rapport d’information examine le degré d’engagement des pays d’Afrique de l’ouest à réduire les inégalités.En effet ,il commence par un état des lieux de la crise des inégalités qui caractérise une grande partie de la région et explique l’impact de ces inégalités non seulement pour les personnes pauvres mais aussi pour la société dans son ensemble. Selon Omer Kaboré,directeur pays de OXFAM, il ressort de ce rapport, que les pays de la CEDEAO perdent 9,6 milliards de dollars à cause des avantages fiscaux offerts aux entreprises multinationales alors que ce montant pouvait servir à construire 100 hôpitaux modernes et bien équipés chaque année.
L’indice de l’engagement à la réduction des inégalités (ERI), conçu par Développement Finance International (DFI) et océan a analysé les données de 157 pays du monde entier et les a classés en trois grands domaines d’actions reconnus comme étant essentiels dans la lutte contre les inégalités. « Il s’agit des domaines d’actions : consacrer les dépenses progressives à des secteurs comme l’éducation, la santé et la protection sociale ; imposer les plus riches davantage que les plus pauvres ; et payer aux travailleurs un salaire minimum vital » expliquent les concepteurs du rapport.
Dans le cadre de cet examen, les données de l’indice ERI ont été utilisées pour évaluer les résultats des 15 pays membres de la CEDEAO ainsi que ceux de la Mauritanie. L’action des pouvoirs publics dans ce domaine a été notée pour donner à chaque pays un score combiné et un classement à l’indice ERI. A cet effet le Cap vert avec un score ERI de 0,38 sort premier, le Burkina Faso occupe la 9e place avec un score de 0,24 et le Nigeria la dernière place avec un score de 0,05. L’évaluation offre cependant quelques lueurs d’espoir. « Le Burkina Faso et le Sénégal, tous des pays de l’Afrique de l’Ouest par leurs modestes investissements dans des politiques de dépenses sociales progressives en sont les exceptions notables. Le Burkina étant l’un des 10 pays les plus engagés en matière de dépenses sociales en Afrique subsaharienne »se réjouit le Directeur pays de l’ONG OXFAM.
Des recommandations sont faites dans ce rapport pour mieux réduire les inégalités afin de lutter efficacement contre la pauvreté. Au nombre de celles-ci, la nécessité de consacrer des dépenses suffisantes à des services publics universels de qualité qui resserrent l’écart entre riches et pauvres et qui refusent les inégalités; redistribuer aux personnes pauvres grâce à une fiscalité progressive et renforcer la protection des droits du travail et opter des politiques favorisant un marché du travail plus inclusif.
Mireille Bailly