Procès du putsch : le tribunal attend le dernier mot de Djibril Bassolé

0
Putch-burkina-plaidoiries-bassolé

[responsivevoice_button voice= »French Female » buttontext= »Ecouter l’article »]

Le procès du putsch manqué du 16 septembre 2015, tire vers sa fin avec les plaidoiries. L’audience du lundi 19 août 2019, a repris avec la défense du général Djibril Bassolé. Maitre Dieudonné Bonkoungou et maitre Mireille Barry, ont successivement plaidé pour l’acquittement leur client. Ils ont tour à tour décrié le manque de preuves matérielles qui pourraient incriminer le général Bassolé.

 

Inculpé dans le cadre du putsch manqué du 16 septembre 2015, le général Djibril Bassolé est poursuivi pour attentat à la sureté de l’Etat, meurtres, trahison, coups et blessures volontaires. L’on lui reproche d’avoir eu des conversations téléphoniques avec Guillaume Soro, l’ancien président de l’assemblée nationale de la Côte d’Ivoire, dans lesquelles il est question de mobilisation de forces étrangères et de groupes djihadistes pour déstabiliser le Burkina Faso. Il aurait également remis d’importante somme d’argent au fils du général Diendéré et au journaliste Adama Ouédraogo dans le but de soutenir le pouvoir des putschistes. Ainsi, le ministère public a requis la peine à perpétuité contre lui avec la déchéance de son grade.

Mais pour la défense le général Djibril Bassolé est innocent car il n’est mêlé ni de près ni de loin dans cette affaire. A l’audience du jour maitre Dieudonné Bonkoungou s’est longuement appesanti sur les écoutés téléphoniques. Selon l’avocat, il s’agit d’une pure manipulation prise sur internet dans des conditions douteuses. En effet, ni la date ni l’origine et même le mode d’acquisition reste toujours floue. A l’en croire, même les experts ont d’une manière ou d’une autre reconnu que les éléments sonores n’étaient pas des conversations téléphoniques interceptées sur  internet.

En plus, les experts ont toujours réclamé la copie originale, chose qu’ils n’ont jamais reçue. C’est pourquoi maitre Bonkoungou estime que ces éléments sont loin d’être authentiques, mais plutôt un montage à des fins politiques. Ce qui est encore difficile à comprendre selon l’avocat est que les évènements se sont déroulés du 16 au 21 septembre 2015, alors que les supposés écoutes téléphoniques auraient été interceptées à la date du 25 septembre.

Un procès à dimension hautement politique

A la suite de maitre Bonkoungou, c’est maitre Mireille Barry qui a plaidé pour l’acquittement du général Djibril Bassolé. Selon elle, il s’agit tout simplement d’un procès à dimension hautement politique pour le seul but d’écarter le général Djibril Bassolé de la scène politique. Pour l’avocate, il suffit de se référer au communiqué du gouvernement de la transition, paru le 25 septembre 2015 sur le gel des avoirs. A l’entendre, ce communiqué ne visait que des hommes politiques dont le général Djibril Bassolé et des partis politiques tels que le CDP, la NAFA et bien d’autres. « Le général Djibril Bassolé est victime parce qu’il était un homme politique au moment des faits » a-t-elle laissé entendre. Elle demande donc au tribunal d’acquitter son client par faute de preuves matérielles constitutives. « Monsieur le président du tribunal, je vous demande de dire le droit et rien que le droit. Ne vous laissez pas influencer par les politiques et les OSC » a-t-elle conclu.

Il faut noter que le général Djibril Bassolé est attendu à la barre pour son mot de fin, le mardi 20 août 2019, à la reprise à 9heures au tribunal militaire de Ouagadougou.

 

Michel Caboré

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

Veuillez laisser un commentaire
Veuillez entrer votre nom

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.